La « guerre » contre Boeing aura des conséquences
Malgré tout, Philippe Couillard ne décolère pas
Philippe Couillard ne décolère pas, deux jours après l’imposition de droits compensatoires aux avions C Series de Bombardier. Aux leaders des autres provinces et entreprises qui l’accusent de causer du tort au secteur de l’aéronautique canadien avec ses déclarations incendiaires, le premier ministre du Québec répond de se mêler de leurs affaires.
Pourtant, en déclarant la guerre à Boeing, qui a porté plainte contre Bombardier aux États-unis, M. Couillard pourrait faire d’autres victimes.
Plusieurs entreprises du Québec sont des fournisseurs importants de Boeing. C’est le cas d’arconic, de Groupe Dcm/sinters, Stelia, M1 Composites, Canrep et Héroux-devtek, qui emploient des milliers de travailleurs dans la métropole.
Le premier ministre du Manitoba, Brian Pallister, a estimé que M. Couillard utilise une « rhétorique surchauffée et un langage émotif ». « Ce n’est pas aussi utile que de garder la tête froide. »
« Ma réaction, c’était le minimum. Qu’ils s’occupent de leurs affaires, je vais m’occuper du Québec », a répliqué le chef libéral.
À MIRABEL
Depuis mardi, la dispute commerciale a pris une tournure résolument politique. À Justin Trudeau, M. Couillard envoie le message suivant : « Pour les prochaines commandes d’avions de chasse […] je ne veux pas voir un avion de Boeing acheté au Canada tant que ce n’est pas réglé. »
« Il faut continuer à vendre des avions à toutes les semaines. C’est ça qu’il faut faire », a dit M. Couillard, à Mirabel. La compagnie n’a pas vendu un seul avion C Series depuis 18 mois, maintenant.
Le Québec a injecté près de 1,3 milliard $ dans le programme, mais il a fait savoir que son gouvernement n’injecterait pas davantage de fonds, si jamais Bombardier en venait à connaître d’autres difficultés, ou encore comme garantie de prêts pour payer les droits compensatoires. « On a mis énormément de ressources financières sur la table. Je ne voudrais faire aucun [geste] qui donnerait l’impression que je suis d’accord avec ces droits [compensatoires] », a-t-il ajouté.