Vers l’inconnu
Bon, je vous propose quelques statistiques qui en disent long sur les difficultés du Canadien pendant le calendrier préparatoire.
√ Le Tricolore présente sa pire fiche du calendrier des matchs préparatoires depuis 2004-2005.
√ Il y a cinq ans, le Canadien avait clôturé le camp d’entraînement avec un bilan de 2-6-0. En fin de saison, il avait affiché 78 points au classement, ratant ainsi les séries éliminatoires.
√ Depuis sept ans, quatre équipes n’ont inscrit aucune victoire pendant le camp d’entraînement et aucune d’entre elles ne s’est qualifiée pour les séries éliminatoires.
Je sais, ce ne sont que des chiffres. On peut faire dire ce qu’on veut aux statistiques. Et comme les chauds partisans de l’équipe manifestent leur mécontentement devant les critiques ou encore les inquiétudes des analystes, il y a donc encore beaucoup d’optimisme.
√ On apprécie l’attitude de Jonathan Drouin.
√ On est confiant que Carey Price sera encore à la hauteur de son talent.
√ On croit que Max Pacioretty et Drouin vont s’entendre comme larrons en foire.
√ On s’attend à ce qu’alex Galchenyuk joue avec passion.
√ On est convaincu que Shea Weber guidera la brigade défensive. Bref, on ne s’inquiète pas. Mais quand une équipe avec plusieurs de ses meilleurs effectifs ne parvient pas à battre une formation de la Ligue américaine, on a beau être optimiste, il reste qu’on ne peut demeurer insensible à une situation pour le moins inquiétante.
Je veux bien laisser de côté la fiche de 0-6, mais comment alors expliquer le manque de conviction de certains joueurs ? Comment expliquer que cette défense s’écroule à la moindre occasion ?
Comment entrevoir la prochaine saison avec autant de points d’interrogation ? Ce qu’on voit depuis le début du camp préparatoire alimente sûrement les discussions dans le bureau de Claude Julien.
Que faire ?
RELÈVE DÉCEVANTE
Si au moins les jeunes joueurs de l’organisation avaient forcé la main à la haute direction. À part Charles Hudon, qui avait déjà une sérieuse option sur une place permanente dans le vestiaire, Jacob de la Rose, qui semble avoir délogé Michael Mccarron et Torrey Mitchell et Victor Mete, qui n’avait semble-t-il pas été invité au party, quels sont les autres joueurs qui ont laissé de bonnes marques jusqu’à maintenant ?
Et l’attaque ? Plus que jamais, on réalise que Marc Bergevin n’avait aucune raison au monde de faire chou blanc dans le dossier Alexander Radulov. Mais bon. On ne cherchera pas à savoir qui ment : Radulov ou Bergevin ? La réalité est que Radulov, Drouin et Pacioretty auraient formé un trio spectaculaire.
Et la défense ? Vous avez le choix entre Alexeï Emelin et Jordie Benn. Quel est votre choix ?
INDIFFÉRENCE
C’est tellement inquiétant qu’un jeune homme de 19 ans, Mete, s’est démarqué de tous les autres défenseurs, si on considère que les trois assurés de leur poste sont Weber, Jeff Petry et Karl Alzner.
Mercredi soir, je croyais vraiment que les joueurs du Canadien étaient pour se défouler contre l’équipe B des Maple Leafs de Toronto, ou si vous préférez contre les Marlies de Toronto, de la Ligue américaine.
Ils ont plutôt cédé devant un rival moins bien nanti mais exploitant son désir de vaincre alors que les joueurs du Canadien, encore une fois, plongeaient dans l’indifférence en deuxième période.
Peut-être qu’on se laisse emporter, c’est possible. Mais les événements ne poussent-ils à entretenir des doutes ? Un bref coup d’oeil sur le classement final de l’an dernier n’a pas de quoi être rassurant.
Les équipes de la Floride seront de retour dans l’équation. Les Hurricanes seront à surveiller. Les Islanders ont raté le rendez-vous printanier par un point. Les Sabres se sont améliorés.
Or, j’aurais aimé voir, pendant le calendrier des matchs préparatoires, une équipe qui possède toutes les ressources pour compétitionner au même niveau que les meilleures formations de l’association de l’est.
Pourtant, on a l’impression qu’on se dirige vers l’inconnu.