Des Craintes effacées
Les perceptions changent après avoir vécu la mort d’un proche
Présente lors du décès de son grand-père, Marie-ève Nolet n’a plus du tout la m-me perception de l’aide médicale à mourir après avoir vécu ces dernières minutes qu’elle redoutait beaucoup.
« Je ne voulais pas y aller. Je capotais. Je voyais ça un peu barbare. Tu vas assister à la mort de quelqu’un que tu aimes », avoue candidement MarieÈve Nolet, qui a accompagné son grand-père de 85 ans le 18 février 2017.
La jeune femme a vite compris que la décision avait été mûrement réfléchie.
« C’était quelqu’un de très informé. Le cancer était généralisé. Il n’avait plus de vie. Il était dans son fauteuil et il attendait de mourir. Il souffrait et il n’avait plus de qualité de vie. »
UN MÉDECIN PARFAIT
À l’hôpital Saint-françois d’assise, le médecin des soins palliatifs a été parfait, selon le témoignage de la famille.
Malgré cela, Marie-ève n’a jamais songé une seule seconde que son grand-père avait tout préparé dans les moindres détails. Le moment a même été avancé de 48 heures parce que son état se dégradait rapidement et qu’un consentement éclairé est nécessaire.
« Je l’ai su en sortant de l’ascenseur. Moins de deux heures plus tard, c’était terminé. Il n’aurait pas pu bénéficier de l’aide médicale si on avait trop attendu », ajoute-t-elle.
Par la suite, toutes les paroles et les gestes se sont succédé paisiblement.
« Il a pris le temps de nous parler à tour de rôle. Tout le monde était autour, lui tenait la main. Quand il est parti, il écoutait sa chanson. À la fin de la pièce, c’était son dernier souffle. Il était bien et c’est ce qu’il voulait. C’était en douceur, en quelques minutes. »
AVEC DIGNITÉ
Quelques mois plus tard, Marie-ève réalise que sans cette précieuse aide, l’octogénaire aurait vécu une lente agonie inutile et pénible pour tous.
« Après coup, je comprends que mourir dans la dignité, c’est vraiment ça. Bien sûr que la loi est trop restrictive. Des gens atteints de sclérose en plaques doivent s’exiler pour obtenir de l’aide. C’est un débat sans fin. »