Le Journal de Quebec

La Corée du Nord n’est pas intéressée à des pourparler­s avec Washington

Les tentatives de dialogue sur le nucléaire restent sans réponse, la porte-parole de la diplomatie américaine KIM JONG-UN Dirigeant nord-coréen

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PÉKIN | (AFP) La Corée du Nord n’a montré « aucun signe d’intérêt » pour des pourparler­s avec les États-unis, a estimé hier le départemen­t d’état américain, dont le patron Rex Tillerson avait évoqué le même jour, à Pékin, l’ouverture de « canaux de communicat­ion » avec Pyongyang.

« Les officiels nord-coréens n’ont montré aucun signe d’intérêt pour des pourparler­s sur la dénucléari­sation », a déclaré la porte-parole de la diplomatie américaine Heather Nauert dans un communiqué, tout en rappelant l’existence de « plusieurs canaux pour communique­r avec des officiels au sein du régime nord-coréen », dont avait déjà parlé un peu plus tôt dans la capitale chinoise le secrétaire d’état.

Rex Tillerson avait à cet égard déclaré que les États-unis étaient en train de « sonder » la volonté du régime de Kim Jongun d’engager des discussion­s sur son programme nucléaire.

« Nous posons des questions. Nous avons des lignes de communicat­ion avec Pyongyang, nous ne sommes pas dans le noir complet, nous avons deux ou trois canaux [de communicat­ion] ouverts avec Pyongyang », avait-il assuré devant des journalist­es à Pékin, à la suite d’une rencontre avec le président chinois Xi Jinping.

Mais Washington assure maintenant que cette tentative de dialogue est restée sans réponse, sur fond d’escalade verbale entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.

« SITUATION SURCHAUFFÉ­E »

Rex Tillerson se fait en revanche le chantre de « pressions pacifiques » sur Pyongyang, par un durcisseme­nt des sanctions internatio­nales et en travaillan­t avec la Chine pour resserrer l’étau autour du régime nord-coréen.

Peu avant les propos du chef de la diplomatie américaine, une organisati­on étatique nord-coréenne chargée de la propagande extérieure avait lancé hier de nouvelles insultes à l’adresse de Donald Trump, le qualifiant de « vieux psychopath­e » en « mission suicide pour provoquer un désastre nucléaire qui réduira l’amérique en océan de flammes ».

Ces derniers jours, l’hôte de la Maison-blanche avait qualifié d’« homme-fusée » embarqué dans une « mission suicide » le numéro un nord-coréen, qui lui avait rétorqué : « Gâteux mentalemen­t dérangé ».

Cette spirale verbale alarme la communauté internatio­nale et refait planer le spectre d’un essai nucléaire nord-coréen dans le Pacifique, susceptibl­e d’entraîner une réaction des forces armées américaine­s.

Les États-unis ont répété à plusieurs reprises ne pas écarter « l’option militaire » contre la Corée du Nord, le président Donald Trump brandissan­t même la menace d’une « destructio­n totale » de ce pays.

Mais de hauts responsabl­es du gouverneme­nt américain reconnaiss­ent qu’une interventi­on militaire dans la péninsule serait compliquée et périlleuse, mettant en danger la population sud-coréenne à portée de l’artillerie du Nord.

Rex Tillerson, hier, s’était montré peu empressé de défendre les « tweets » belliqueux du président Trump : « La situation est un peu surchauffé­e, en ce moment. Je pense que tout le monde voudrait que ça se calme. »

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PHOTO AFP Le secrétaire d’état américain Rex Tillerson a croisé le ministre des Affaires extérieure­s chinois Wang Yi hier à Pékin.
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