Le Journal de Quebec

Il veut donner de la crédibilit­é au parti

Bien servi par sa vaste expérience en économie, Guy Caron se dit bien placé pour rassurer la population

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Pratiqueme­nt inconnu au début de la course à la direction du NPD, le Québécois Guy Caron a terminé en force en récoltant des appuis de prestige. Ces appuis vont-ils se transforme­r en vote des militants dans l’urne ? Réussira-t-il à talonner Jagmeet Singh, qui est considéré comme le meneur? Difficile à prédire. Mais une chose est certaine, la course à la direction a permis à l’économiste de Rimouski de se faire un nom dans la grande famille néo-démocrate.

Quel bilan faites-vous de votre campagne ? Je savais au départ que je faisais face à des difficulté­s en tant que candidat le moins connu. À ce stade-ci de la campagne, je voulais être vu comme le meneur ou, du moins, comme un aspirant sérieux. J’ai donc atteint mon objectif de par le momentum que j’ai actuelleme­nt, les commentair­es que j’entends et les appuis que j’ai eus. La campagne au leadership n’a pas levé au Québec et c’est dans cette province qu’il y a le plus de députés néo-démocrates. N’est-ce pas paradoxal ? Pas vraiment. On est le troisième parti à la Chambre des communes. Et aussi le NPD n’a pas réellement de parti provincial au Québec, par rapport aux autres provinces. Cela dit, ce sera le défi du prochain chef de renforcer le parti au Québec.

Mais êtes-vous tout de même déçu de l’engouement pour la course au Québec ? Il faut comprendre aussi que la chefferie s’est déroulée en bonne partie pendant la course du Parti conservate­ur. Ensuite, on est tombé dans l’été. Je vous mets au défi de faire parler de vous de façon extrêmemen­t attentive durant l’été alors que le Parlement ne siège pas ! [Rires] Vous avez passé le plus clair de votre temps à l’extérieur du Québec durant la campagne. Auriezvous aimé passer plus de temps dans la province ? Il faut dire que j’ai passé beaucoup de temps au Québec avant de me lancer dans la course. Je devais me faire connaître partout au pays. C’est bien beau de dire que je dois être au Québec, mais je dois aussi me faire élire en Colombie-britanniqu­e, en Ontario, en Saskatchew­an ou en Atlantique.

Les quatre candidats dans la course ne sont pas très connus au Québec. La pente risque-t-elle d’être dure et longue à remonter, à votre avis ? Il faudra se retrousser les manches, mais ce n’est pas une tâche impossible. Jack Layton a pris un certain temps avant de se faire connaître, mais après, il a été irrésistib­le. Si on regarde le chef conservate­ur Andrew Scheer, il n’est pas très connu au Québec lui non plus.

Qu’est-ce qui vous distingue des autres candidats ? D’abord, je suis Québécois. C’est un élément important du fait de la complexité de la politique québécoise et qu’il y a toujours un pont à bâtir entre les progressis­tes québécois et canadiens. Aussi, je suis un économiste. Le NPD a toujours eu une certaine faiblesse, un certain manque de crédibilit­é qui vient du fait qu’on n’a jamais vraiment repoussé les attaques des libéraux et des conservate­urs à notre égard sur ce front. Alors le fait que je sois économiste me permet de combler cette faiblesse. Le NPD n’a jamais eu un chef qui possédait des notions d’économie pour rassurer la population à notre égard.

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