Donald Trump fustige les autorités portoricaines
SAN JUAN | (AFP) Les habitants de Porto Rico réagissaient hier avec stupeur aux propos de Donald Trump fustigeant les autorités de l’île qui « veulent que l’on fasse tout pour eux » et qui mettent en cause sa gestion de l’aide après l’ouragan Maria.
Dans une série de tweets, le président américain s’en est pris hier aux responsables de Porto Rico « incapables », selon lui, « de mettre leurs employés au travail pour aider » à organiser l’aide sur ce territoire américain. « Ils veulent qu’on fasse tout pour eux, alors que ce devrait être un effort de toute la communauté. En ce moment, 10 000 employés fédéraux font un travail fantastique sur l’île », s’est-il exclamé sur Twitter, depuis son golf de Bedminster dans le New Jersey, où il passe le week-end.
Le président américain a cité la maire de la capitale de Porto Rico, San Juan, à laquelle il reproche de faire preuve d’un « leadership médiocre ».
Carmen Yulin Cruz a été particulièrement virulente dans ses critiques de la réponse mise en oeuvre par l’état fédéral. Elle arborait vendredi sur les chaînes de télévision américaines un tee-shirt noir avec l’inscription « Aidez-nous. Nous sommes en train de mourir ».
« Je ne peux pas comprendre que la plus grande nation du monde ne puisse pas organiser la logistique pour une petite île », avait-elle lancé lors d’une conférence de presse.
« CINQUIÈME ROUE »
À Porto Rico, ces commentaires ne font que renforcer l’idée selon laquelle le président américain néglige ce territoire administré par les États-unis et dont les habitants sont des citoyens américains.
« Nous sommes Américains et nous ne sommes pas traités comme des Américains. (...) Nous payons des impôts, mais nous sommes la cinquième roue du carrosse pour eux », s’indigne Miriam Cintron, 52 ans.
Sur toute l’île, des habitants désespérés et dépassés par l’ampleur considérable des dégâts causés par Maria se languissent d’une aide qu’ils disent ne pas voir arriver.
À San Juan, la capitale, de longues files d’automobilistes se sont formées devant les stations-service. Il faut parfois attendre six ou huit heures pour faire le plein, sous la surveillance de gardes de sécurité armés.