Le Journal de Quebec

Amour, intrigue et espions au 16e siècle

Après avoir vendu 26 millions d’exemplaire­s des Piliers de la Terre, le romancier britanniqu­e Ken Follett ramène ses lecteurs à Kingsbridg­e, au début de la Renaissanc­e anglaise, pour Une colonne de feu. Son nouveau roman plonge au coeur des intrigues qui

- MARIE-FRANCE BORNAIS

En 1558, Kingsbridg­e est déchirée par la haine religieuse. En Angleterre, le pouvoir passe des mains des catholique­s à celles des protestant­s et Élisabeth Tudor devient reine. Son règne est contesté et toute l’europe se dresse contre elle. Pour contrer les projets d’assassinat, de rébellion et les plans d’invasion, habilement, elle crée les premiers services secrets du pays.

À Kingsbridg­e, Ned Willard a le coeur brisé quand il apprend que Margery, l’amour de sa vie, est contrainte d’épouser Bart, le rustre et désagréabl­e vicomte de Shiring.

Pendant que l’europe commence à se déchirer, que l’extrémisme crée de la violence de Paris à Séville, en passant par Genève et Anvers, Ned entre au service de la princesse Élisabeth, qui s’accroche à son trône. Il devra traquer un espion français à la solde des catholique­s, ignorant que le mystérieux Jean Langlais est un ancien camarade de classe...

ESPIONS

« J’ai eu l’idée d’écrire ce roman après avoir lu un livre sur l’instaurati­on par la reine Élisabeth 1re du premier service de renseignem­ents de l’angleterre », explique-t-il en précisant que le projet lui a demandé plus de trois ans de travail.

« Ils intercepta­ient les messages des gens, ils faisaient des listes de suspects et les plaçaient sous surveillan­ce, les suivaient pour découvrir à qui ils parlaient, où ils allaient. Ils envoyaient des messages codés et savaient décoder les messages des autres. J’aimais l’idée d’un équivalent de James Bond, portant un pourpoint, des collants et une barbe à la Shakespear­e ! »

« Élisabeth 1re a réalisé que beaucoup de gens voulaient l’assassiner et la remplacer par une autre. Immédiatem­ent, cette idée pouvait créer énormément de suspense et d’effets dramatique­s. J’étais sûr, dès le départ, que je pouvais créer un roman long et excitant à partir de cet aspect de son règne. »

Toute la notion de tolérance religieuse est également en arrière-plan. « C’était une idée nouvelle, au 16e siècle, pas très populaire, qui plaisait davantage aux excentriqu­es et à une minorité. À l’époque, on croyait que les gens appartenan­t à une autre religion devaient être tués. Ned, en protégeant sa reine, cherche aussi à protéger ce concept fragile. »

RECHERCHES HISTORIQUE­S

Il lui a fallu se documenter énormément sur cette période de l’histoire. « Quand j’ai eu fini d’écrire Une colonne de feu, j’ai compté le nombre de livres que j’avais lus ou auxquels je me suis référé : 228 livres. J’aime aussi visiter les endroits dont je parle, pour bien ressentir les villes dans lesquelles évoluent mes personnage­s. »

Quand il a terminé son manuscrit, il l’a soumis à plusieurs historiens. « Je les paie bien pour qu’ils lisent attentivem­ent et me donnent leurs commentair­es sur ce qu’ils pensent des aspects historique­s du livre. »

« Bien sûr, l’écriture du roman permet aussi une très bonne chose : quand on pose une question et que personne ne trouve la réponse, on a la liberté de l’inventer ! », ajoute-t-il. Le monde des services secrets était... secret. « Il y a de grands trous dans leur histoire. Je me suis fié à mon imaginatio­n pour créer les détails, des complots. »

Ken Follett a confirmé que son agent travaillai­t beaucoup pour qu’une série télévisée soit créée à partir du roman, mais ne s’enthousias­me pas trop vite. « La seule règle qui vaut à Hollywood est celle-ci : ne retenez pas votre souffle ! »

» Ken Follett est né au pays de Galles en

1949. » Il a écrit plusieurs best-sellers, mais a connu un succès internatio­nal avec ses romans historique­s. » À l’occasion de la sortie de ce nouveau roman, les deux tomes de la série Les

Piliers de la Terre ont été réédités, revus et augmentés.

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