Mieux équipé pour la crise du fentanyl
Plusieurs embauches les aideront à mieux épauler les policiers et la Santé publique
Québec vient d’embaucher 25 nouveaux coroners dans le but de réduire les délais des investigations, dont les cas de surdose mortelle de fentanyl, qui se multiplient dans la province.
Au centre de la crise du fentanyl qui frappe maintenant le Québec, le Bureau travaille d’arrache-pied pour accélérer le traitement d’échantillons sanguins permettant de déterminer avec exactitude quelle drogue est responsable d’une surdose mortelle.
« On y participe. On travaille beaucoup avec la Santé publique. On participe à la vigie et à l’enquête épidémiologique », explique la coroner en chef Catherine Rudel-tessier. La vigie se résume à examiner les cas de surdose mortelle pour déterminer s’il s’agit de cas probables d’intoxication au fentanyl.
Or, seules les analyses toxicologiques peuvent permettre de conclure ou non à une intoxication. On doit cependant patienter plusieurs semaines, actuellement, avant d’obtenir les résultats.
« Avec notre laboratoire, le CTQ [Centre de toxicologie du Québec], on veut accélérer le traitement des échantillons sanguins pour que, justement, la Santé publique ait des confirmations rapidement », explique Me Rudel-tessier, qui s’est donné pour objectif d’obtenir que les résultats des analyses soient connus en moins de quatre semaines.
« C’est difficile, mais ça permettrait de réagir plus rapidement », tant du côté de la Santé publique que de celui de la police, pour, peut-être, remonter la filière.
RÉDUIRE LES DÉLAIS À SIX MOIS
Quelques mois avant l’entrée en poste de l’actuelle coroner en chef, le protecteur du citoyen avait publié un rapport « assez dur » à l’endroit du Bureau du coroner du Québec, affirmant que les longs délais d’investigation avaient « de lourdes conséquences sur les familles endeuillées ».
Le mandat donné à Me Rudel-tessier en 2015 était donc clair : faire passer ces délais de 12,2 mois à moins de six mois.
La coroner en chef s’est donc mise à la tâche en lançant un appel de candidatures, il y a près d’un an, pour gonfler le nombre de coroners. Alors qu’il y avait une centaine de coroners dans les années 2000, dont 10 à temps plein, seulement une soixantaine étaient toujours actifs dans les dernières années.
MANQUE EN RÉGIONS
Trois coroners à temps plein sont donc venus en renfort depuis le 5 septembre, alors que 22 nouveaux coroners à temps partiel – avocats, médecins ou notaires – ont été nommés et terminent actuellement leur formation. « Il reste des régions éloignées où il manque de coroners, la Gaspésie, la Côte-nord bientôt, le Saguenay–lacSaint-jean et le Nord-du-québec », affirme Me Rudel-tessier, qui prévoit d’autres nominations pour des régions précises.
La brigade de 85 coroners québécois n’est donc pas encore suffisante pour permettre de ramener les délais d’investigation à six mois comme le souhaite Me Rudel-tessier.