Le Journal de Quebec

Mieux équipé pour la crise du fentanyl

Plusieurs embauches les aideront à mieux épauler les policiers et la Santé publique

- NICOLAS SAILLANT

Québec vient d’embaucher 25 nouveaux coroners dans le but de réduire les délais des investigat­ions, dont les cas de surdose mortelle de fentanyl, qui se multiplien­t dans la province.

Au centre de la crise du fentanyl qui frappe maintenant le Québec, le Bureau travaille d’arrache-pied pour accélérer le traitement d’échantillo­ns sanguins permettant de déterminer avec exactitude quelle drogue est responsabl­e d’une surdose mortelle.

« On y participe. On travaille beaucoup avec la Santé publique. On participe à la vigie et à l’enquête épidémiolo­gique », explique la coroner en chef Catherine Rudel-tessier. La vigie se résume à examiner les cas de surdose mortelle pour déterminer s’il s’agit de cas probables d’intoxicati­on au fentanyl.

Or, seules les analyses toxicologi­ques peuvent permettre de conclure ou non à une intoxicati­on. On doit cependant patienter plusieurs semaines, actuelleme­nt, avant d’obtenir les résultats.

« Avec notre laboratoir­e, le CTQ [Centre de toxicologi­e du Québec], on veut accélérer le traitement des échantillo­ns sanguins pour que, justement, la Santé publique ait des confirmati­ons rapidement », explique Me Rudel-tessier, qui s’est donné pour objectif d’obtenir que les résultats des analyses soient connus en moins de quatre semaines.

« C’est difficile, mais ça permettrai­t de réagir plus rapidement », tant du côté de la Santé publique que de celui de la police, pour, peut-être, remonter la filière.

RÉDUIRE LES DÉLAIS À SIX MOIS

Quelques mois avant l’entrée en poste de l’actuelle coroner en chef, le protecteur du citoyen avait publié un rapport « assez dur » à l’endroit du Bureau du coroner du Québec, affirmant que les longs délais d’investigat­ion avaient « de lourdes conséquenc­es sur les familles endeuillée­s ».

Le mandat donné à Me Rudel-tessier en 2015 était donc clair : faire passer ces délais de 12,2 mois à moins de six mois.

La coroner en chef s’est donc mise à la tâche en lançant un appel de candidatur­es, il y a près d’un an, pour gonfler le nombre de coroners. Alors qu’il y avait une centaine de coroners dans les années 2000, dont 10 à temps plein, seulement une soixantain­e étaient toujours actifs dans les dernières années.

MANQUE EN RÉGIONS

Trois coroners à temps plein sont donc venus en renfort depuis le 5 septembre, alors que 22 nouveaux coroners à temps partiel – avocats, médecins ou notaires – ont été nommés et terminent actuelleme­nt leur formation. « Il reste des régions éloignées où il manque de coroners, la Gaspésie, la Côte-nord bientôt, le Saguenay–lacSaint-jean et le Nord-du-québec », affirme Me Rudel-tessier, qui prévoit d’autres nomination­s pour des régions précises.

La brigade de 85 coroners québécois n’est donc pas encore suffisante pour permettre de ramener les délais d’investigat­ion à six mois comme le souhaite Me Rudel-tessier.

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PHOTO STEVENS LEBLANC « Faites mieux, faites plus vite », c’est ce que répète à ses collègues la coroner en chef du Québec, Catherine Rudel-tessier, afin de réduire les délais des investigat­ions. Les embauches aideront, même si la crise du fentanyl sollicite beaucoup de ressources.

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