Rites noirs
pour un premier polar contemporain
Pour sa première incursion dans l’univers du polar contemporain, l’historien et muséologue Hervé Gagnon propose une stupéfiante enquête mettant en vedette un détective privé, Patrick Kelly. Il voit sa vie changer du tout au tout lorsqu’une religieuse lui demande de retrouver un crucifix ayant servi à évoquer Satan, 275 ans auparavant.
Détective privé sans ambition, Patrick Kelly fait tourner sa petite agence montréalaise avec des histoires de fraude banales et d’adultère. Il s’occupe de ses dossiers, de sa fille adolescente, en garde partagée, et passe son temps libre à écouter et à jouer du blues, et à déguster du whisky.
Son train-train quotidien est balancé lorsqu’une religieuse lui demande de retrouver un vieux crucifix volé. Sans s’y attendre, Kelly se retrouve devant un phénomène étrange : des satanistes qui entraînent des adolescentes dans des rites noirs. En parallèle, les corps écorchés se multiplient dans les églises de Montréal et la police en a plein les bras.
Hervé Gagnon est extrêmement efficace dans cette histoire contemporaine qui trouve quand même un écho dans notre passé. « Pour la première fois de ma vie, je n’avais pas à tout vérifier et à tout valider, ni à m’exprimer à travers un langage dont les codes ne sont pas les nôtres. J’avais juste à parler. Je ne me suis pas cassé la tête outre mesure pour le personnage : tout le monde qui me connaît sait que je m’assois avec une guitare, que j’aime le blues et que je bois du whisky. » Il a décidé de se faire plaisir et de parler de choses qui l’intéressent. « Les tounes de blues se marient super bien à l’histoire — les vieux bluesmen avaient tous cette obsession du diable. C’était amusant pour moi ! » Il y a d’ailleurs une playlist à la fin du roman mettant en vedette Arthur « Blind » Blake et Stevie Ray Vaughan, entre autres.
HISTOIRE VRAIE
On ne peut pas sortir l’historien très longtemps du romancier... et Hervé Gagnon note que cette histoire de crucifix ayant servi à invoquer le diable est vraie. « Le premier qui l’a déterrée, c’est Robert-lionel Séguin dans son Histoire de la sorcellerie au Québec », note-t-il.
« Ce cas est davantage un cas de messe noire, une invocation du démon, et d’ailleurs ça n’a pas marché. Celui qu’on surnommait L’avocat a été condamné aux galères pour ça et on ne l’a plus jamais revu en Nouvelle-france. »
Le fameux « crucifix outragé », lui, existe toujours, caché dans une congrégation religieuse de Québec. « Il est sorti secrètement une fois par année pour que les descendants du cordonnier impliqué dans cette affaire viennent demander pardon. […] C’était un crime de blasphème. »
« Je base toujours mes trucs sur du vrai », ajoutet-il. « Je change seulement le sens. J’ai inventé une communauté religieuse qui n’existe pas à Montréal, mais tout le reste est vrai. »
ÉCHO CONTEMPORAIN
Donner un écho contemporain à cette histoire lui a plu énormément. « C’est la première fois que je fais un roman adulte contemporain. Je voulais raconter une bonne histoire... et ça devient un polar. La seule différence, c’est que ça ne se déroule pas en 1890 », dit-il en faisant référence à ses romans historiques, Jack, Jeremiah, Maria, Benjamin et Joseph. « J’ai eu bien du plaisir à l’écrire : je pouvais sacrer comme je le voulais et présenter des whiskies ! »
Kelly reviendra-t-il dans d’autres tomes? « C’est possible ! On verra si ça se présente. »
» Disponible en librairie. » Hervé Gagnon a connu beaucoup de succès avec
ses séries : Damné, Vengeance, Malefica. » Son roman Jack a été récompensé du Prix SaintPacôme du premier roman policier et a été finaliste aux prix Tenebris et Arthur-ellis 2015. » Il rencontrera les lecteurs dans les salons du livre de Saguenay, de l’estrie et de Montréal cet automne. » Facebook.com/hervegagnon.auteur