Trump accusé de minimiser « la douleur » de Porto Rico
SAN JUAN | (AFP) Le président Donald Trump était accusé hier par des résidents de Porto Rico et des élus américains de minimiser la crise provoquée par le passage de l’ouragan Maria, en refusant de reconnaître des lacunes dans l’acheminement de l’aide.
Donald Trump est attendu demain à Porto Rico pour une visite avec son épouse Melania. Samedi, le président américain avait fustigé les critiques sur la gestion de la crise et certains responsables portoricains qui « veulent que l’on fasse tout pour eux ».
« Cela me blesse beaucoup que le président des États-unis s’exprime comme cela. Je ne sais pas s’il a conscience de la douleur des êtres humains », s’exclamait Hilda Lopez, une vieille dame à la voix nouée par des sanglots.
Dix jours après le passage de l’ouragan Maria sur l’île américaine, une grande partie des habitants de Porto Rico vivent toujours sans électricité, sans accès à l’eau et sans moyens de communication, internet ou réseau téléphonique.
PÉNURIES
À la chaleur étouffante s’ajoutent les pénuries et la crainte des pilleurs. Les résidents passent leurs journées dans de longues files d’attente pour acheter de la glace, du carburant, de l’eau et la nourriture encore disponible.
Le président américain s’est malgré tout félicité hier sur Twitter du « super boulot » accompli par son administration « dans une situation presque impossible » et a qualifié les critiques de « fake news » (fausses informations, NDLR) et « d’ingrats politiquement intéressés ».
La maire de San Juan, Carmen Yulin Cruz — que Donald Trump a nommément accusé samedi de faire preuve « d’un leadership médiocre » — a rétorqué que le président semble « chercher une excuse pour les choses qui ne vont pas ».
CRITIQUÉ
Les déclarations de Donald Trump ont également donné lieu à de vives réactions à Washington, jusque dans les rangs de son propre parti.
« Quand les gens sont en plein dans une catastrophe, vous ne commencez pas à les critiquer », s’est indigné le gouverneur de l’ohio, John Kasich.
Le sénateur Bernie Sanders, ancien candidat à l’investiture démocrate, a de son côté jugé « inqualifiable » qu’un président « parlant de son club de golf, joue au golf avec ses amis milliardaires (et) attaque le maire de San Juan, qui essaie d’apporter à l’île de l’électricité, de la nourriture, de l’eau, du carburant ».