« On entendait les balles siffler autour de nous »
Un couple de Québécois a rampé dans les escaliers pour échapper aux balles du tireur fou de Las Vegas
« On a rampé dans les escaliers pour descendre deux étages. On entendait les balles siffler autour de nous », raconte Louise Marin, une Québécoise qui est sortie indemne de la fusillade de Las Vegas, dimanche.
Mme Marin et son conjoint Luc Nolet, originaires de l’abitibi, se trouvaient dans la zone VIP du concert du chanteur country Jason Aldean lorsque les premiers coups de feu ont été entendus.
Dès les premières détonations, le couple s’est jeté au sol. Il se trouvait face à l’hôtel Mandalay Bay, où le tireur s’était installé.
Leur couple d’amis venait tout juste de les quitter pour s’avancer vers la scène afin de prendre des photos.
« Les gens autour de nous ne semblaient pas comprendre que c’étaient des coups de feu. On est restés collés très fort tous les deux au sol. C’était des rafales de balles pendant un gros cinq minutes, ça n’arrêtait pas », relate la femme de 54 ans.
« DU SANG PARTOUT »
Pendant qu’elle était par terre, Mme Marin a eu le réflexe d’appeler sa fille de 27 ans pour se rassurer.
« C’était la nuit au Québec, alors elle n’a pas répondu, mais rien que d’entendre sa voix sur le répondeur, ça m’a fait du bien », confie celle qui était à Las Vegas pour fêter son anniversaire.
Comme les tirs se poursuivaient, le couple a décidé de changer d’en- droit de peur d’être atteint par les balles.
Après avoir rampé dans les escaliers des deux premiers étages de l’estrade, ils se sont accroupis pour descendre les deux autres qui les séparaient du sol.
Le couple a par la suite pu sauter par-dessus un muret et a couru jusqu’à son hôtel, le MGM Grand, qui était tout près.
« Il y avait des corps par terre, du sang partout et toutes sortes d’objets laissés derrière par les spectateurs qui s’étaient enfuis, comme des lunettes, des cellulaires. On a vraiment vu l’horreur », se souvient-elle.
« SOIRÉE D’HORREUR »
Mme Marin et son conjoint n’ont pas dormi de la nuit, trop ébranlés. Ils l’ont passée à rassurer leurs proches inquiets.
Leur couple d’amis qui s’était avancé près de la scène a aussi réussi à s’enfuir sans blessures. Ils se sont réfugiés dans un hangar de l’aéroport avant de se trouver un hôtel plus tard dans la nuit ( voir article en page 6).
« C’est inexplicable, ce qui est arrivé, c’était un fou, un malade mental. Je suis sans mots », insiste-t-elle.
La rue centrale de Las Vegas a été fermée toute la nuit. La fameuse « Strip » était calme hier, en signe de respect pour les personnes disparues, mentionne Mme Marin.
« Avant le spectacle, hier [dimanche], on a porté un toast au plaisir que la vie nous apportait, on va continuer à le faire. On est extrêmement chanceux d’être encore vivants », souligne Mme Marin.