Bruxelles implore Madrid de mettre fin à la violence
BRUXELLES | (AFP) Au lendemain du référendum marqué par des violences en Catalogne, le sommet de l’union européenne a lancé hier de premiers appels pour pousser Madrid au dialogue et à éviter désormais le recours à la force.
La Commission européenne et le président du Conseil européen (l’instance regroupant les dirigeants des 28), Donald Tusk, sont prudemment sortis de leur réserve, après que les images de policiers frappant des manifestants eurent choqué au-delà des frontières espagnoles.
« Au regard de la Constitution espagnole, le vote d’hier (dimanche) en Catalogne n’était pas légal », a d’abord rappelé le porte-parole de la Commission, Margaritis Schinas, réitérant la position habituelle de Bruxelles, en ligne avec celle de Madrid.
Mais après ce préalable, la Commission est allée plus loin qu’elle ne se l’était autorisée ces derniers jours. « Nous appelons tous les acteurs pertinents à passer rapidement de la confrontation au dialogue », a déclaré M. Schinas, ajoutant que « la violence ne peut jamais être un instrument en politique ».
Le représentant du gouvernement catalan à Bruxelles, Amadeu Altafaj, a toutefois jugé ces paroles « déce- vantes », estimant que l’exécutif européen a évité de condamner spécifiquement les violences policières qui ont fait de nombreux blessés dimanche en Catalogne.
ÉVITER « L’ESCALADE »
Concernant son appel au dialogue, la Commission a assuré faire « confiance au leadership de Mariano Rajoy pour mener ce processus, en plein respect de la Constitution espagnole ». Tout en ajoutant qu’il fallait aussi respecter « les droits fondamentaux des citoyens qui y sont inscrits ».
Silencieux jusque-là, le Polonais Donald Tusk, à la tête du Conseil européen, a lui aussi lancé un appel à la mesure à Madrid.
Lors d’une conversation téléphonique avec M. Rajoy, « j’ai appelé à trouver des moyens pour éviter une nouvelle escalade et un nouvel usage de la force », a-t-il brièvement déclaré sur Twitter.
De son côté, le président français Emmanuel Macron a réaffirmé au chef du gouvernement espagnol « son attachement à l’unité constitutionnelle de l’espagne » et le fait que Paris n’avait « qu’un seul interlocuteur en la personne de M. Rajoy », selon l’élysée, qui n’a pas mentionné la question des violences.