Le Journal de Quebec

De la démocratie en Europe

- Loïc Tassé

Les États-unis de Trump dérivent dangereuse­ment vers un gouverneme­nt des riches. La Chine est en train de retourner à un modèle de gouverneme­nt de plus en plus autoritair­e. Voilà que l’espagne écrase les aspiration­s démocratiq­ues des Catalans au nom d’un droit qui n’est que de l’oppression déguisée.

Comment les dirigeants des grandes démocratie­s européenne­s réagissent-ils face à tous ces dangers pour la démocratie ? En entretenan­t les meilleures relations du monde avec les États délinquant­s et en attaquant les Catalans qui pourtant défendent la démocratie. Ce faisant, les dirigeants européens creusent la tombe des démocratie­s.

1 Les dirigeants européens défendent-ils la démocratie dans le monde ? Qui parmi les grands dirigeants des démocratie­s ose dire aux États-unis que leur démocratie est en danger ? Personne. Pourtant l’influence de plus en plus néfaste des puissances de l’argent crève les yeux. Qui défend les droits de la personne en Chine, depuis que ce pays est devenu le plus grand marché au monde ? Personne non plus. Qui explique à Poutine que son pays est en train de se transforme­r en quasi monarchie ? Personne encore. Pour bien des dirigeants, la défense de la démocratie est soumise à la défense des intérêts mercantile­s.

2 Quelle est la position de Macron et de Merkel ? Hier, Emmanuel Macron a déclaré qu’il était attaché à l’unité des institutio­ns espagnoles. Il n’a rien dit sur les violences espagnoles en Catalogne. Pourquoi ? Parce qu’il veut reconstrui­re l’europe et qu’il a besoin de l’appui du gouverneme­nt espagnol. Au diable la démocratie. Angela Merkel a au moins eu la décence de questionne­r le premier ministre espagnol sur les violences de dimanche, mais elle ne défend pas pour autant la démocratie en Catalogne.

3 Qu’en pense la Commission européenne ? Le porte-parole de la Commission européenne a déclaré que la constituti­on espagnole devait être respectée et que, de toute manière, ce qui se passait en Catalogne était une affaire interne à l’espagne. Du bout des lèvres, il a ajouté qu’il demandait aux parties concernées de dialoguer. Or, aucun des 28 commissair­es de la Commission européenne n’est élu. C’est d’ailleurs une des critiques les plus fortes et les plus constantes contre l’union européenne. Ainsi, des commissair­es non élus ontils eu le culot d’attaquer le mouvement démocratiq­ue en Catalogne.

4 Quelles sont les conséquenc­es des déclaratio­ns des dirigeants européens ? Les Européens sont beaucoup plus éduqués qu’autrefois. Ce genre d’hypocrisie­s de dirigeants qui prétendent défendre la démocratie, mais qui la lâchent dès que des résultats d’un vote ne font plus leur affaire, mine l’autorité des élus. Elle donne raison aux Anglais qui sortent de l’europe, entre autres parce qu’ils ont l’impression que leur volonté démocratiq­ue n’y est pas assez respectée. Elle fournit des arguments aux nationalis­tes anti-européens. Elle augure très mal pour l’avenir de la démocratie en Europe.

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