L’heure n’est « pas au dialogue », dit Washington
Le dossier nord-coréen divise la Maison-blanche
WASHINGTON | (AFP) Parler ou pas avec la Corée du Nord? La question divise l’administration américaine et met en position délicate le chef de la diplomatie Rex Tillerson, publiquement rabroué par Donald Trump pour avoir évoqué des « canaux de communication ».
Lors d’un déplacement à Pékin, le secrétaire d’état a confirmé samedi que les ÉtatsUnis avaient « deux ou trois canaux » directs « ouverts » avec Pyongyang pour « sonder » la volonté du régime de Kim Jong-un d’engager des discussions sur son programme nucléaire dénoncé par la communauté internationale. « Nous leur parlons », « nous posons des questions », a-t-il dit.
RABROUÉ PAR TRUMP
Le président américain n’a pas apprécié. « J’ai dit à Rex Tillerson, notre merveilleux secrétaire d’état, qu’il perd son temps à négocier », a lancé dimanche M. Trump sur Twitter. « Conserve ton énergie Rex, nous ferons ce que nous devons faire », a ajouté celui qui a plusieurs fois brandi l’option militaire dans cette crise.
Et la Maison-blanche a réaffirmé hier que l’heure n’était « pas au dialogue ». Le sort des trois Américains détenus en Corée du Nord serait « la seule raison d’avoir des discussions avec eux pour l’instant », a ajouté la présidence, tout en assurant que M. Tillerson conservait la confiance de Donald Trump.
PAS UNE PREMIÈRE
Ce n’est pas la première fois que le président complique la tâche de l’ex-patron du géant pétrolier Exxonmobil, venu à la diplomatie à sa demande. Cet été déjà, en promettant « le feu et la colère » à Pyongyang, il avait relégué à l’arrière-plan les efforts du très discret secrétaire d’état pour accroître l’isolement de Kim Jong-un.
Le département d’état doit donc à nouveau déminer la situation, alors que les rumeurs d’un départ du chef de la diplomatie sont récurrentes.
« Tout le monde est d’accord sur la stratégie », « il n’y a pas de crise entre le président et le secrétaire d’état », a déclaré hier le conseiller de Rex Tillerson pour les affaires publiques, R.C. Hammond.
Selon lui, le tweet présidentiel doit être interprété comme une « marque de scepticisme quant au fait que les Nord-coréens puissent changer d’attitude », « pas comme une marque de scepticisme à l’égard de la stratégie de Rex Tillerson ».