Le Journal de Quebec

« Pourquoi serais-je fâché contre le CH ? »

Le père de P.K. Subban revient sur la transactio­n avec Nashville en faisant la promotion de son livre L’équipe Subban

- Pierre Durocher l Pdurocherj­dm pierre.durocher @quebecorme­dia.com

L’expression « La pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre » est justifiée lorsqu’on a l’occasion de s’entretenir avec Karl Subban et de découvrir le genre d’homme qu’il est.

À l’instar de son fils bien connu P.K., le paternel est dynamique, volubile, affable et il aime bien rire.

Réaliser une entrevue avec lui est aussi facile que de parler de hockey avec le défenseur des Predators de Nashville.

Le Journal a rencontré Karl Subban dans un hôtel du centrevill­e en vue du lancement de son livre L’équipe Subban, Éduquer pour réussir au hockey comme dans la vie, qui sera en librairie à compter de cette semaine dans sa version française par les éditions Flammarion.

Ce livre est destiné aux parents, entraîneur­s et enseignant­s qui voudraient appliquer les mêmes principes que ceux de la famille Subban afin d’aider les enfants à réaliser leurs rêves.

Karl Subban, dont les fils Pernell Karl, Malcolm et Jordan ont été repêchés par des équipes de la LNH, a rédigé un texte d’avant-propos exclusif à l’édition française du livre dans lequel il témoigne de son amour à l’égard du Canadien, même s’il a été fort déçu que le CH ait échangé son fils aux Predators en juin 2016.

AUCUNE RANCOEUR

« Pourquoi serais-je fâché contre le Canadien ? » nous lance Karl d’entrée de jeu, alors qu’on prenait sa photo sur le boulevard René-lévesque. Après avoir quitté la Jamaïque en 1970, j’ai grandi à Sudbury en admirant les joueurs vedettes du Canadien et plusieurs d’entre eux ont terminé leur carrière ailleurs qu’à Montréal.

« C’est dans la nature même du monde du sport profession­nel que des transactio­ns se produisent à l’occasion. C’est le côté business, ajoute-t-il. Bien sûr que j’étais déçu de voir mon fils être échangé par le Canadien. Il en a eu le coeur brisé et moi aussi.

« P.K. est toutefois devenu une meilleure personne et un meilleur joueur durant les six saisons qu’il a pu passer avec le Canadien, précise-t-il. On lui a donné la chance de faire ses preuves dans la LNH, de réaliser son rêve le plus cher, et le Canadien lui a accordé un généreux salaire pour jouer au hockey. Je n’ai aucune raison de me plaindre au sujet du sort que le Tricolore a réservé à mon fils. »

IL A TOURNÉ LA PAGE

Karl Subban s’est demandé pourquoi Marc Bergevin avait choisi d’échanger un joueur populaire comme son fils aux Predators en retour de Shea Weber. Il a cependant décidé de tourner la page depuis.

« P.K. ne sait pas pourquoi il a été échangé et moi non plus. Ce n’est pas à moi de dire à Marc Bergevin comment diriger son équipe. Je n’aimerais pas qu’on vienne me dire comment jouer mon rôle de père auprès de mes cinq enfants ! Les partisans aimeraient bien connaître les véritables raisons du départ de P.K., mais, personnell­ement, je ne cherche pas à savoir ce qui a pu inciter la direction du Tricolore à échanger mon fils, qui était pourtant très populaire auprès des partisans.

« Beaucoup de choses sont venues à mes oreilles et on ne peut pas contrôler les rumeurs. Personne n’est parfait, précise Karl Subban. P.K. a toujours aimé attirer l’attention. Tout ce que je peux dire, c’est que mon fils, par son jeu spectacula­ire et sa personnali­té extraverti­e, représente un atout pour la Ligue nationale de hockey. »

ENTOURÉ DE FRANCOPHON­ES À SUDBURY

Même si P.K. poursuit sa carrière avec succès à Nashville, papa Subban continue de suivre de près le rendement du Canadien.

« Les racines de mon attachemen­t envers le CH sont profondes», confie celui qui avait pour idole le gardien Ken Dryden et qui écoutait souvent la descriptio­n des matchs en français à la télévision durant son adolescenc­e passée à Sudbury, dans le nord de l’ontario.

« J’AI TOUJOURS UNE PHOTO QUI LUI TIENT À COEUR »

Le 23 juin 2007 fut une journée magique pour Karl Subban lorsque le Canadien a repêché son fils P.K en deuxième ronde.

« Dans mon livre, j’ai pris soin d’inclure la photo où l’on voit mon fils enfilant le chandail tricolore sous le regard de Bob Gainey durant la séance de repêchage. Cette photo vaut un million de dollars à mes yeux. »

Il est toutefois déçu d’avoir égaré une photo où il apparaissa­it en compagnie de Jean Béliveau, qu’il avait eu le bonheur de rencontrer dans un aréna de Toronto. « Je l’ai perdue lorsque j’ai changé de bureau, explique ce professeur et directeur d’école dans la région de Toronto. Ça m’a beaucoup peiné. »

Il a toutefois inclus dans le bouquin de 288 pages une photo bien spéciale où on le voit en compagnie de l’épouse de Jean Béliveau, Élise, qui était présente lors de l’annonce de l’implicatio­n de son fils au sein de la fondation de l’hôpital de Montréal pour enfants.

« L’engagement de P.K. pour recueillir 10 millions de dollars en sept ans pour la cause des enfants malades me rend tout aussi fier, sinon plus, que son rendement sur la patinoire, souligne Karl. Mon fiston a utilisé sa renommée et sa popularité pour s’assurer que les enfants hospitalis­és puissent aspirer à avoir une meilleure qualité de vie. C’est louable. Ce ne sont pas tous les gens riches et célèbres qui posent un tel geste… »

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