DEUX CHAMPIONS DU MONDE PEU INQUIETS
Alex Harvey et Erik Guay se voient aux prochains Jeux d’hiver sans problème
La joute de menaces entre Kim Jong-un et Donald Trump ne réussit pas à ébranler le règne mondial qu’exercent deux athlètes québécois sur leur sport. Alex Harvey et Erik Guay ne passent pas des nuits blanches à s’inquiéter de leur présence aux Jeux olympiques de Pyeongchang.
« Je ne fais pas de cauchemars par rapport à ça », affirme Alex Harvey, souverain de l’épreuve de 50 km des Championnats du monde de ski de fond, en mars dernier.
« Je fais confiance au gouvernement canadien de ne pas nous envoyer aux Jeux s’il y a un risque pour notre sécurité », dit pour sa part le skieur Erik Guay, sacré champion du monde en super-g et vice-champion en descente à Saint-moritz, en février.
HARVEY : « PAS UNE GRANDE MENACE »
Dans le cadre de ses études en droit à l’université Laval, Harvey dit échanger régulièrement avec ses professeurs sur la politique internationale. Les enjeux de l’heure sur la planète le passionnent.
Or, il semble qu’il lui est beaucoup plus facile de trouver en classe des discussions sur l’escalade de mots entre la Corée du Nord et les États-unis qu’auprès d’autres athlètes qui participeront aux Jeux de Pyeongchang. Dans la communauté du ski de fond, il ne perçoit aucune inquiétude. Le sujet n’a pas été évoqué avec l’équipe de Norvège, croisée lors d’un récent camp d’entraînement en Italie.
« Ce n’est le scénario idéal pour personne (la tension à l’approche des Jeux), mais selon ce que je comprends, le régime nord-coréen ne représente pas une grande menace. Kim-jong-un ne peut pas se permettre de lancer une bombe sur les États-unis, encore moins sur les Jeux olympiques. Ça prendrait 25 minutes et la Corée du Nord n’existerait plus, elle serait éradiquée de la mappe », estime l’athlète de 29 ans, qui croit que « ses menaces d’essais nucléaires servent simplement à renforcer son emprise sur son propre régime ».
GUAY : « DU BLA-BLA »
Bien au fait que les Jeux olympiques constituent un terreau idéal pour l’affirmation d’un régime ou pour un acte terroriste, Harvey rappelle que les dispositifs de sécurité déployés durant cet événement planétaire découragent toute menace. Les exemples récents de Sotchi en 2014 et de Londres à l’été 2012 le rappellent.
« La ministre des Sports de France, (Laura Flessel), a récemment dit qu’elle envisagerait de ne pas envoyer d’athlètes si leur sécurité était en jeu. En même temps, on ne sait jamais si c’est un jeu politique ou pour paraître prudent », s’interroge le skieur de Saint-ferréol.
« Notre gouvernement ne va pas nous envoyer si c’est vraiment dangereux et la même chose va se passer avec les autres nations. Les Américains, les Australiens, les Européens ne vont pas envoyer leurs athlètes s’il y a vraiment une menace de haut niveau », anticipe Erik Guay.
« Je ne suis pas (ce conflit) à 100 %, mais j’ai l’impression que c’est surtout du bla-bla plutôt que des menaces réelles », observe le spécialiste des épreuves de vitesse, qui mise sur Pyeongchang pour décrocher la médaille olympique qui manque à sa collection.