Laissons jouer Drouin
Le camp d’entraînement du Canadien a connu des ratés, mais au moins, ça s’est terminé sur une bonne note. Sans prétendre que ça sent la coupe, j’ai espoir que le Canadien connaîtra une bonne saison et, à mon avis, la grande révélation de la prochaine saison pourrait être Jonathan Drouin.
Je suis très emballé par Drouin. On sait qu’il a du talent, mais il n’a pas encore atteint son énorme potentiel et c’est ça qui m’encourage. Il possède une vision du jeu exceptionnelle et ses habiletés de passeur en font le genre de joueur qui rend les autres meilleurs.
D’ailleurs, le capitaine Max Pacioretty ne tarit pas d’éloges à son endroit et il laisse clairement entendre qu’il souhaite évoluer à sa gauche. Il est même possible qu’après une éternité, on ait enfin réglé le problème de l’absence d’un joueur de centre de premier plan à Montréal.
Drouin est possiblement la solution, mais on doit être patient avec lui, tant du côté des partisans que des médias et évidemment, de l’organisation. Le patineur de 22 ans peut s’améliorer dans les mises en jeu et en défense, mais il a fait des progrès. La clé avec un joueur de son talent est de le laisser jouer, de le laisser s’éclater sur la patinoire.
Ce ne sont pas tous les joueurs qui sont comme Sidney Crosby et qui ex- cellent dans toutes les phases du jeu. Alexander Ovechkin n’a amélioré son jeu défensif qu’au fil des ans.
DES PASSES GÉNIALES
C’est sûr que Drouin fera des erreurs, mais je ne veux pas que son objectif soit de terminer chaque match avec un différentiel de zéro. Je veux le voir créer des choses, ralentir le jeu, déséquilibrer la défense adverse avec ses passes géniales, même si elles sont parfois risquées.
Comme je l’ai déjà dit, j’aurais aimé garder Alexander Radulov, mais à choisir, j’aime mieux Drouin car il a tellement, mais tellement de talent. Je crois que tous les attaquants du Canadien aimeraient jouer avec lui.
Drouin me fait penser à Nicklas Backstrom, des Capitals de Washington. Lorsque tu as un joueur de cette trempe, tu peux relancer n’importe quel attaquant. Drouin donne des options à son entraîneur, Claude Julien, sans compter qu’il aidera l’avantage numérique.
Et Drouin est un joueur de caractère. J’adore son attitude et sa confiance. Ceci dit, je tiens à préciser que le but de cette chronique n’est pas de lui mettre de la pression. Au contraire, je dis tout simplement qu’il faut le laisser jouer en paix, être patient et le laisser se développer. C’est la seule façon de découvrir à quel point son talent est immense. Il ne faut juste pas l’étouffer. Drouin est encore un joueur mésestimé.
LE PIÈGE DU CAMP
Je dois vous avouer que depuis que je suis analyste, je me laisse prendre au piège du camp d’entraînement. Voir le Canadien perdre ses six premiers matchs préparatoires m’a inquiété. Gagner les deux derniers matchs a calmé la tempête et les joueurs auront donc moins de distractions dans leur préparation en vue du premier match régulier, jeudi à Buffalo.
Perdre des matchs préparatoires n’est pas dramatique car on oublie souvent que les entraîneurs procèdent à toutes sortes d’expériences, mais ça n’excuse pas le manque d’intensité de certains joueurs, dont Alex Galchenyuk, notamment.
Quant à Carey Price, il nous a habitués à de tièdes performances en septembre avant de mettre le train en marche.
Les six défaites d’affilée ont au moins permis aux nouveaux joueurs de se rendre compte que les gens de Montréal avaient le hockey à coeur.
Maintenant, place aux choses sérieuses. Le Canadien ne peut se permettre un mauvais début de saison.
Le Canadien ne peut se permettre un mauvais début de saison