Le Journal de Quebec

À propos de l’écoute

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Le problème majeur dans notre société, c’est que très peu de gens savent vraiment bien écouter l’autre. En conséquenc­e, ils sont incapables de d’interpréte­r ce que l’autre voulait transmettr­e par son propos. La plupart des gens ne pensent qu’à leur intérêt personnel, celui de l’autre, on s’en fiche. C’est la puissance dominante du « JE-ME-MOI » qui mène. On analyse son entourage selon ce qui fait notre affaire, et on le fait avec son propre filtre, sans tenir compte de celui de l’autre. On se fiche totalement de passer à côté de la vérité.

Avez-vous remarqué quand quelqu’un vous demande « Comment ça va? » Si vous osez répondre « Bah, pas trop fort! » Sur le champ la personne va fuir ou vous couper le clapet, pour ne pas connaître la suite et se mettre à risque de devoir vous aider. On va plutôt vous parler de la météo. La températur­e a le dos si large.

Comme moi, vous avez certaineme­nt noté que rares sont les personnes qui vont vous répondre « As-tu le goût de me parler de ce qui ne va pas? Je peux t’écouter et peut-être t’aider. » Comme votre problème vous appartient, que c’est sans intérêt pour le gros SOI de l’autre, on préfère passer tout droit. Voilà pourquoi tant de gens se suicident au Québec.

La nature humaine est ainsi faite. On n’y peut rien. Cette mauvaise attitude crée de la solitude, du désordre, et favorise les conflits quand ce n’est pas la violence face aux autres mais aussi à soi-même. De nos jours, l’égo de l’adulte est si gonflé à bloc et mesquin, qu’il est souvent plus facile de composer avec les enfants.

Mais le plus ironique de tout ça, c’est que les adultes passent leur temps à dire aux enfants quand ils désapprouv­ent leur comporteme­nt : « Deviens donc adulte un peu plus! » Alors que moi j’aurais tendance à leur dire « Non, non, restez enfant je vous en prie! Restez comme vous êtes, alors que vous n’êtes pas ternis ni corrompus par les grands et par le tourbillon de la vie! » Guy

En ce qui concerne le manque d’écoute des gens, je suis d’accord avec votre constat. Comme en plus aujourd’hui tout le monde a le re- gard perpétuell­ement plongé sur son cellulaire, il est encore plus difficile de maintenir leur attention. Mais je ne suis pas certaine que la fuite vers un autre sujet comme la températur­e provienne du fait que les gens ont peur d’avoir à aider l’autre. Je pense plutôt que le « Comment ça va » est devenu un automatism­e dont on n’écoute même pas la réponse. Quand aux enfants voyez-vous, et même si je les adore, je trouverais triste de ne pas les voir évoluer, car c’est à ce seul prix qu’ils pourront affronter la vie.

Votre pensée du jour de ce matin était incomplète et son signataire n’était pas le bon selon moi, puisqu’il s’agit d’une pensée du Mahatma Ghandi et non d’un psychologu­e anonyme. J’espère que vous corrigerez le tout. De plus je vous signale qu’encore une fois ce matin dans votre réponse, vous encouragez une femme qui désire demeurer avec un homme qui rend son épouse cocue avec elle. La dignité et le respect, qu’est-ce que vous en faites? Ne savez-vous pas que dans la vie, l’honnêteté a bien meilleur goût? De grâce, n’encouragez pas les femmes à poursuivre une idylle qui brise un ménage. S’il-vous plaît, oubliez ce que je viens de vous dire dans mon précédent envoi. Je retire mes paroles parce que j’avais mal lu. Je constate que vous encouragez le bonheur Madame. A Tremblay

J’ai apprécié que vous fassiez une seconde lecture de cette lettre et que celle-ci vous amène à une conclusion différente. Je reproduira­i la pensée à laquelle vous faites référence dans l’édition de demain matin du Journal.

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