Québec veut une part « massive » des revenus
Le gouvernement Couillard veut obtenir une part « massive » des revenus de taxes liés à la vente du cannabis et ne se contentera pas d’un maigre 50 %.
« Les provinces sont toutes d’accord pour comprendre que les coûts associés à la légalisation vont être encourus massivement ou majoritairement par les provinces. Donc, il faudra que les provinces puissent avoir majoritairement, massivement, les revenus associés », a lancé le ministre des Finances, Carlos Leitao, hier lors d’une mêlée de presse.
La veille, le gouvernement Trudeau a indiqué qu’il voulait imposer une taxe de 1 $ sur les grammes de cannabis vendus à un prix inférieur à 10 $. Au-delà des 10 $, cette cote s’établirait à 10 % du tarif au gramme.
Les revenus tirés de cette ponction seraient ensuite « divisés 50/50 entre le fédéral et le provincial », a précisé Justin Trudeau, à l’issue d’une rencontre avec ses homologues des provinces et des territoires à Ottawa.
LEITAO EN DÉSACCORD
Carlos Leitao n’est pas du même avis. « Ça ne sera pas 50/50 », a-t-il lancé, « 50/50, c’est le point de départ d’un processus de négociation ». Québec veut plus, car c’est lui qui essuiera pratiquement 100 % des coûts associés à la légalisation de cette drogue, a indiqué le ministre.
Il estime que si le fédéral perçoit 50 % des taxes liées au pot, il se fera « un revenu » sur la vente de stupéfiant, contrairement au Québec qui ne ferait que payer des dépenses, comme des investissements en santé publique, par exemple.
INCAPABLE DE CHIFFRER LES FRAIS
Il ne peut pas toutefois chiffrer ces frais, car ils « surgiront » au moment où le Québec va mettre en place des systèmes de contrôle et de distribution du cannabis. Pour convaincre le fédéral, il s’appuie sur un front commun de provinces.
Cette alliance sera-t-elle plus résistante que celle sur les transferts en santé, qui s’est complètement effondrée en janvier ? « Les provinces sont vraiment toutes conscientes de l’enjeu. Les coûts de ce processus de légalisation vont être absorbés par les provinces », a indiqué le ministre des Finances.