L’« effet » Louis-hébert
Philippe Couillard n’est surtout pas connu pour sa grande modestie. La réputation du premier ministre est plutôt celle d’un homme qui prend ses compatriotes de haut.
À moins d’un an du prochain scrutin, il aura donc fallu une défaite humiliante des libéraux dans Louis-hébert pour lui administrer une dose d’humilité. Mais pour combien de temps ? Le naturel, diton, finit toujours par revenir au galop.
Face à leur chef froid comme un saumon congelé, et sonnés par l’ampleur de la victoire de la CAQ, plusieurs députés et ministres libéraux en ont gros sur le coeur.
PROCÈS
Certains d’entre eux ont blâmé la consultation sur la discrimination systémique et le racisme. Les francophones, disent-ils, sentent que le gouvernement s’apprête à faire leur procès. Et ils n’ont pas tort.
Sous l’« effet » Louis-hébert, M. Couillard semble enfin se chercher une manière de reculer sans trop en avoir l’air. Ce qui, dans les faits, constitue un désaveu de sa propre stratégie dans ce dossier épineux.
Car c’est bel et bien le premier ministre qui, depuis des mois, s’entête à foncer tête première dans le mur d’une consultation bidon et bassement électoraliste.
BIDON
Cette consultation a beau être conspuée de toutes parts, il s’entêtait à faire la sourde oreille. Ce cirque ambulant s’annonçait d’ailleurs comme un dîner de cons dont les cibles seraient les partis d’opposition et la majorité francophone.
S’il recule, le premier ministre posera certes le bon geste. Personne ne sera dupe pour autant de sa véritable motivation. Soit la défaite des libéraux dans Louis-hébert et les récriminations d’un caucus de plus en plus inquiet.
L’« effet » Louis-hébert s’est aussi fait sentir sur le front catalan. Après avoir refusé de condamner la répression violente par l’espagne du processus référendaire catalan, les libéraux ont appuyé une motion déplorant l’« attitude » autoritariste » de Madrid.
Comme quoi, il y a des partielles qui frappent plus dur que d’autres.