Le Journal de Quebec

Les séparatist­es veulent proclamer l’indépendan­ce

Les dirigeants catalans font fi des avertissem­ents de Madrid et du roi d’espagne

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BARCELONE | (AFP) Les dirigeants séparatist­es de la Catalogne ont relancé la mise, hier, en annonçant qu’ils allaient proclamer l’indépendan­ce dans les prochains jours malgré l’avertissem­ent sans précédent du roi d’espagne.

Galvanisés par le référendum d’autodéterm­ination de dimanche qu’ils disent avoir remporté, suivi d’une grève générale et de manifestat­ions de centaines de milliers de personnes, ils pourraient déclarer l’indépendan­ce lundi.

Les partis indépendan­tistes, majoritair­es au parlement régional, ont réclamé une séance plénière lundi pour débattre des résultats du vote et ils souhaitent que le président séparatist­e de la région Carles Puigdemont s’exprime.

« En fonction du déroulemen­t de la séance, l’indépendan­ce pourrait être proclamée » de façon unilatéral­e, a précisé une source au gouverneme­nt régional.

Le gouverneme­nt séparatist­e affirme que le « oui » à l’indépendan­ce a obtenu les voix de « 90 % » des 2,26 millions de votants (42,3 % de participat­ion) au référendum, un scrutin sans listes électorale­s, sans observateu­rs et qualifié d’anticonsti­tutionnel par la justice espagnole.

ESCALADE

Depuis la consultati­on, marquée par des violences policières, le ton n’a cessé de monter entre Madrid et Barcelone.

Au point que le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a déclaré devant les députés européens qu’il était « grand temps de dialoguer, de parler, de trouver une voie en dehors de l’impasse et de travailler conforméme­nt à l’ordre constituti­onnel espagnol ».

Mais hier soir, Carles Puigdemont a surenchéri dans le duel avec Madrid et répondu au roi Felipe VI, qui, 24 heures plus tôt, avait accusé les autorités catalanes de « déloyauté inadmissib­le » en ignorant les lois et la Constituti­on.

Le souverain a « délibéréme­nt ignoré des millions de Catalans » qui ne pensent pas comme lui, s’est offusqué M. Puigdemont dans une allocution télévisée.

MÉDIATION REFUSÉE

M. Puigdemont a en outre dit avoir reçu des offres de médiation pour chercher une solution avec le pouvoir central, un scénario officielle­ment rejeté hier soir par Madrid, du moins tant que le président régional catalan ne retirerait pas sa « menace de rupture ».

Felipe VI avait aussi reproché au gouverneme­nt régional catalan d’avoir bafoué « de façon répétée [...] et délibérée » la Constituti­on et de « mettre en danger la stabilité » de la Catalogne et de toute l’espagne.

Dans son discours, il avait martelé qu’il était de « la responsabi­lité des pouvoirs légitimes de l’état d’assurer l’ordre constituti­onnel », ouvrant la voie à de nouvelles mesures contre les dirigeants indépendan­tistes.

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PHOTO AFP Des partisans en faveur d’une Espagne unie ont manifesté, hier soir, à Barcelone.

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