Une ovation pour le Cirque Éloize
Saloon était présenté en avant-première à Londres hier
LONDRES | Le public réuni au Peacock Theater de Londres ne s’est pas fait prier pour troquer le pub pour le Saloon le temps d’une soirée, alors que le Cirque Éloize présentait hier sa grande fresque du Far West en avant-première. Clameurs et ovation ont récompensé la prestation.
Un accueil que la production conçue à l’origine pour les 50 ans du Festival western de Saint-tite voudra voir se répéter aujourd’hui, tandis qu’une douzaine des médias britanniques connaîtra à son tour cette immersion dans l’imagerie de la ruée vers l’or.
Sans peine, le spectacle vu plus de 170 fois et qui devrait continuer à trouver des terres d’accueil un peu partout, notamment Édimbourg, a maintenu enroulés dans son lasso les spectateurs, ravis par les chorégraphies à grand déploiement des huit artistes multidisciplinaires – mimes, danseurs et jongleurs –, mais surtout par l’agilité des acrobates à couper le souffle.
À ce titre, on a été bien servi. Des numéros de contorsions, de main à main, de chandelier converti en trapèze, de pirouettes à la fois dans les airs et à la roue Cyr ont ébloui.
N’empêche que ce sont les numéros au mât chinois et l’impressionnant duel sur la planche coréenne, où les rivaux du triangle amoureux servant de trame narrative se catapultent haut dans les airs, qui ont suscité les plus vives réactions.
Des numéros à couper le souffle, appuyés sur scène par le trio folk-country The Vultures ainsi que par les arrangements sonores auxquels Éloi Painchaud a donné une touche d’ennio Morricone.
Aussi, les airs connus de Johnny Cash et de Patsy Cline – les Ring of Fire, Will the Circle be Unbroken, Crazy et Cotton-eyed Joe –, n’interviennent pas ici comme personnages secondaires. Au contraire, ils font culminer l’action, comme ce titre Bad News qui, livré à la Jerry Lee Lewis, rythme échanges de tirs et bagarre générale dans le saloon.
Multidisciplinaire, la proposition accorde une part aussi importante à la musique qu’à l’art circassien, ce qui lui confère ses airs de western spaghetti, renchéris à coup de mouvements de caméra simulés, comme des marches arrière, des arrêts sur images et même des plans-séquences, notamment lors d’une poursuite sur les toits d’une locomotive, qu’on s’imagine en mouvement.
Absorbé pendant les 80 minutes de l’offrande, le public, loin d’avoir été dépaysé, a réservé une ovation au voyage dans le pays des cowboys et des « hillbillies », à l’affiche du Peacok Theater jusqu’au 21 octobre.