Le Journal de Quebec

L’aide médicale à mourir plus populaire

Plus de six Canadiens par jour l’ont obtenue

- CATHERINE MONTAMBEAU­LT

Plus de six Canadiens par jour ont obtenu l’aide médicale à mourir au cours de la première moitié de l’année, révèle un bilan gouverneme­ntal rendu public hier.

Pas moins de 1179 décès médicaleme­nt assistés ont eu lieu au pays entre le 1er janvier et le 30 juin dernier, selon le deuxième rapport intérimair­e publié par Santé Canada depuis l’adoption de la législatio­n en juin 2016.

« Ça illustre que l’aide médicale à mourir répond vraiment à un besoin, et que c’est une réforme qui était absolument nécessaire pour respecter la dignité des gens », estime la députée de Joliette, Véronique Hivon, qui a piloté le projet de loi sur les soins de fin de vie à Québec.

BOND DE 46, 8 %

Il s’agit d’un bond de 46,8 % comparativ­ement aux six derniers mois de 2016, durant lesquels 803 patients s’étaient prévalus de l’aide médicale à mourir.

Pour Georges L’espérance, président de l’associatio­n québécoise pour le droit de mourir dans la dignité (AQDMD), cette augmentati­on était prévisible.

« C’est tout à fait normal, puisque la loi fait tranquille­ment son chemin dans la tête des gens », explique-t-il.

Pour l’instant, les décès médicaleme­nt assistés ne représente­nt que 0,9 % de l’ensemble des morts au Canada. Mais selon M. L’espérance, ce pourcentag­e devrait continuer d’augmenter au cours des prochains mois.

« Dans des pays comme la Belgique et les Pays-bas, l’aide médicale à mourir représente environ 3 % de la totalité des décès, indique-t-il. Il n’y a pas de raison pour que ce ne soit pas la même chose ici. »

À DOMICILE

Le nouveau rapport indique aussi que de plus en plus de patients reçoivent l’aide médicale à mourir à domicile, ce qui réjouit le président de L’AQDMD.

« On est passé de 37 à 40 %, ce qui est une bonne nouvelle, parce que c’est ce que les gens veulent », fait valoir M. L’espérance.

Il souligne également qu’un seul des décès recensés a été autoadmini­stré.

« À l’associatio­n, on croit que l’aide médicale à mourir doit être un acte médical, comme l’indique son nom, et qu’il ne s’agit donc pas de laisser le patient se débrouille­r tout seul, mentionne-t-il. Alors de savoir que c’est arrivé une seule fois, c’est positif. »Le cancer demeure l’état qui mène le plus souvent à l’aide médicale à mourir. Les Canadiens qui ont eu accès à cette alternativ­e avaient en moyenne 73 ans.

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