Le Journal de Quebec

La guerre des pushers

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Ainsi, le fédéral et le provincial se chicanent à propos de la répartitio­n des revenus qui seront générés par la vente de pot.

Le fédéral propose 50-50, alors que le provincial exige une part « massive » (c’est le mot utilisé par Carlos Leitao) du magot, sous prétexte que ce sont les provinces qui devront délier les cordons de leur bourse pour faire de la prévention auprès des jeunes, soigner les victimes de surdose et mettre davantage de policiers sur les routes pour arrêter les automobili­stes « frostés ».

Les pushers d’ottawa et de Québec se chicanent à propos du fric…

LE PARRAIN 4

On dirait une scène du Parrain 4. Imaginez… C’est le crépuscule. Nous sommes dans une pièce faiblement éclairée.

Vito Bonnano, le chef de la mafia, est assis derrière son bureau. Devant lui se trouve Jean « Gougoune » Tremblay, le boss des Hells Angels.

« Gougoune, dit Vito Bonnano en caressant son chat. Nous avons eu l’idée de vendre du pot. Nous le faisons pousser, nous le cueillons, et nous vous le donnons afin que vous puissiez le vendre aux quatre coins de la ville.

« C’est donc tout à fait normal que nous ayons la plus grande part du gâteau. Ce sera 75-25. À prendre ou à laisser. »

Jean « Gougoune » Tremblay se trémousse sur sa chaise. Il n’est visiblemen­t pas content.

« Avec tout le respect que je vous dois, parrain, je trouve votre offre inacceptab­le. Ce n’est pas vous que la police embête, c’est nous. Nos gars se font arrêter. Ils se font battre par la gang de Péteux qui lorgne nos points de vente.

« Il faut payer leurs frais d’avocat et leurs soins de santé. Ça coûte cher. On voudrait plutôt 40 pour vous, 60 pour nous... »

Cette fois, c’est Vito Bonnano qui grimace.

« Gougoune, je pense que tu n’as pas compris. C’est 75-25 ou rien. Ça te tentes-tu de te réveiller avec la tête de ton pitbull dans ton lit ? » Je caricature, mais à peine. C’est EXCATEMENT ce qui est en train de se passer.

Pusher Sénior et Pusher Junior s’engueulent pour savoir lequel des deux va ramasser la plus grosse part du magot !

Quand ce sont des bandits qui agissent de la sorte, c’est immoral et illégal. Mais vu que ce sont de valeureux représenta­nts de l’état, il n’y a pas de problème !

Ils négocient en plein jour ! Par médias interposés ! Sur la place publique ! Sans aucune gêne, aucun scrupule !

C’est qui, le pusher qui va se remplir le plus les poches ?

Celui du clan d’ottawa ? Ou celui de la gang de Québec ?

Mais n’ayez crainte, il ne s’agit pas de remplir les caisses de l’état, noooooon.

On veut de l’argent pour « éduquer » et « faire de la prévention ».

Ben oui, Chose. On vous croit sur parole.

C’est comme les revenus des postes de péage qui sont « entièremen­t réinvestis dans la réfection des routes » (a-hum).

Coudonc, nous prenez-vous pour des cruches ?

POUR NOTRE BIEN

Au moins, les bandits sont francs : ils ne nous disent pas qu’ils vendent du pot pour « notre bien ».

Ils sont croches, certes, mais pas hypocrites…

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