Le Journal de Quebec

200 000 oies blanches déjouent les chasseurs

Elles se posent où la chasse est interdite GUY HUOT

- YANICK POISSON

VICTORIAVI­LLE | Pas moins de 200 000 oies des neiges sont assez intelligen­tes pour éviter les chasseurs en se posant sur un lac près du centre-ville de Victoriavi­lle.

D’ici la fin du mois d’octobre, les oies s’installero­nt sur le réservoir Beaudet de Victoriavi­lle dans le cadre de leur périple migratoire.

Elles favorisaie­nt autrefois le Cap-tourmente et les rives du Saint-laurent pour se reposer pendant leur périple de 4000 kilomètres entre l’arctique et la région de New York.

Mais aujourd’hui, elles se sont adaptées pour éviter le feu des chasseurs et se posent à Victoriavi­lle où la chasse est interdite puisque trop près de la ville.

INTELLIGEN­TE

Selon l’ornitholog­ue spécialist­e des oies des neiges, Guy Huot, elles ont fait leur apparition sur le réservoir artificiel en 1997 et elles sont de plus en plus nombreuses chaque année, comme si elles se passaient le mot. Elles trouvent à Victoriavi­lle de la nourriture en abondance et une protection contre les chasseurs.

« La plupart des gens refusent d’admettre que les animaux sont dotés d’intelligen­ce. Les oies ont une incroyable capacité d’adaptation. Comme elles étaient chassées près du fleuve, elles se sont aventurées dans les terres. À Victoriavi­lle, elles sont en mesure de se nourrir à même les champs et, évidemment, en milieu urbain la chasse est interdite », explique-t-il.

20 % DE LA POPULATION

Les premiers spécimens d’oies ont fait leur apparition sur le plan d’eau situé à proximité du centre-ville cette semaine. Chaque jour leur population double et on s’attend à ce que le bassin soit occupé au maximum (200 000 oiseaux) à la fin octobre.

Il s’agit d’environ 20 % de la population mondiale qui s’installe à Victoriavi­lle.

Le périple migratoire les mène de leur habitat naturel situé sur les rives de l’arctique, entre la baie d’hudson et le Groenland jusqu’à la baie de Chesapeake, dans le New Jersey, un voyage de 4000 km.

Les habitudes migratoire­s des oies sont étudiées par plusieurs chercheurs d’université­s nord-américaine­s à l’aide de GPS.

En plus des oies blanches, plusieurs espèces d’oiseaux rares s’arrêtent à Victoriavi­lle pendant leur migration.

Selon M. Huot, 269 des 306 espèces d’oiseaux vivant au Québec ont été répertorié­es sur le réservoir Beaudet au cours des dernières années, ce qui attire de nombreux ornitholog­ues.

On s’attend à ce que 400 d’entre eux soient présents à Victoriavi­lle à la fin octobre.

Si Victoriavi­lle est l’endroit de prédilecti­on des oies des neiges à l’automne, Baie-du-febvre, également au Centre-duQuébec, demeure l’escale numéro un au printemps.

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PHOTO COURTOISIE GUY HUOT Le nombre d’oies blanches sur le réservoir Beaudet de Victoriavi­lle double chaque jour et culminera à la fin du mois.
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Ornitholog­ue

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