Le Journal de Quebec

Timides gestes d’apaisement entre Madrid et Barcelone

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MADRID | (AFP) De premiers gestes qui pourraient faciliter un dialogue entre Barcelone et Madrid sont apparus hier, à trois jours de la date initialeme­nt envisagée par la Catalogne pour une déclaratio­n d’indépendan­ce qui fait trembler l’europe.

À la mi-journée, alors que le chef du gouverneme­nt Mariano Rajoy réunissait son conseil des ministres, le président catalan Carles Puigdemont a annoncé qu’il repoussait son interventi­on devant le Parlement catalan, prévue lundi.

La nouvelle séance est prévue mardi à 18 h, l’ordre du jour portant simplement sur la « situation politique ».

Les séparatist­es envisagent de déclarer l’indépendan­ce après la publicatio­n des résultats définitifs du référendum du 1er octobre, qu’ils estiment avoir remporté avec près de 90 % des suffrages et 42,3 % de participat­ion. Ces résultats n’ont pas encore été formelleme­nt proclamés.

MÉFIANCE

Les parlementa­ires opposés à l’indépendan­ce ont cependant dit se méfier, hier, des véritables intentions de M. Puigdemont. Son annonce pourrait être interprété­e comme un geste. Elle pourrait aussi viser à gagner du temps, en raison de divisions dans son camp.

Elle intervient après des déclaratio­ns du responsabl­e des Entreprise­s au sein du gouverneme­nt catalan, Santi Vila, réputé proche du président régional, réclamant un « cessez-le-feu ». « Cela signifie que, dans les prochaines heures et prochains jours, nous ne prenions pas des décisions qui pourraient être irréparabl­es », a-t-il expliqué.

L’impasse semble pour l’instant totale et Madrid écarte toute possibilit­é de médiation. « Pour dialoguer, il faut rester dans la légalité », a déclaré jeudi M. Rajoy.

DÉMÉNAGEME­NTS

La crise politique a aussi contaminé le secteur économique : plusieurs entreprise­s, dont Caixabank, première banque de Catalogne et troisième d’espagne, ont décidé de transférer leur siège social hors de la région.

Banco Sabadell, deuxième banque de Catalogne, avait fait la même annonce dès jeudi, après la dégringola­de de son cours en Bourse.

Les banques avaient besoin de rassurer. Le gérant d’une agence de Caixabank a confirmé sous couvert d’anonymat que certains particulie­rs avaient effectué des retraits, mais on ignore l’ampleur du phénomène.

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