Le Journal de Quebec

Carlos Leitao répond aux critiques

- PHILIPPE ORFALI

488 pages. C’est la longueur du projet de loi déposé jeudi par le ministre des Finances, qui modernise l’encadremen­t du secteur financier. Les détracteur­s de Carlos Leitao affirment qu’il accorde de trop grands pouvoirs à l’autorité des marchés financiers, et qu’il réduit les protection­s des consommate­urs. Entrevue.

Votre projet de loi est extrêmemen­t long, ce qui rend difficile son analyse. Pourquoi ne pas l’avoir divisé en plusieurs ? C’est une question légitime. Puisque les différents joueurs de l’industrie opèrent dans différents segments interconne­ctés, c’était nécessaire. On ne peut pas parler de Desjardins sans parler des coopérativ­es, des assureurs, etc., Desjardins est dans tout ça. Même chose pour les courtiers et représenta­nts en services financiers qui offrent toutes sortes de produits. On va changer les lois en même temps.

Plusieurs craignent que la loi mène à un amenuiseme­nt des protection­s des consommate­urs. On élimine la Chambre de la sécurité financière (CSF), absorbée par L’AMF. Les choses ont beaucoup changé depuis quelques années. Il fallait mettre à jour notre réglementa­tion. On prend aussi des mesures concrètes pour améliorer la protection des consommate­urs. On a revu la façon dont fonctionne le Fonds d’indemnisat­ion des services financiers. Il y a aussi la vente d’assurances par internet, ça se faisait déjà, mais c’était pas encadré du tout. On le fait.

Mais la CSF et la Chambre de l’assurance de dommages disparaiss­ent. Les deux chambres ont un mandat triple : s’assurer que les profession­nels qui offrent des services financiers suivent la déontologi­e, la formation continue et la discipline. Tout le personnel, à part les PDG, va migrer et être intégré à L’AMF. Ils vont continuer de s’occuper de déontologi­e et de formation. Pour la discipline, ça va être un tribunal. Ce ne seront plus des pairs qui jugent les pairs.

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