Le Journal de Quebec

Plus de pouvoir exigé contre les chauffeurs qui ont une « balloune »

La SAAQ veut changer le Code de la sécurité routière

- CLAUDIA BERTHIAUME

La SAAQ veut obtenir plus de pouvoir afin de sévir contre les automobili­stes détenteurs d’un antidémarr­eur éthylométr­ique qui tentent de conduire leur véhicule en état d’ébriété.

Pour ce faire, il faudrait toutefois changer le Code de la sécurité routière, a prévenu Lyne Vézina, de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) hier.

La directrice de la recherche et développem­ent en sécurité routière a avancé cette piste de solution dans le cadre de l’enquête publique du coroner sur la mort de Vincent Barbe.

L’homme de 26 ans est mort en avril 2015 après avoir embouti l’arrière d’une autopatrou­ille, à Blainville. Il roulait à 161 km/h, avec trois fois la limite d’alcool permise.

ANTÉCÉDENT­S

Vincent Barbe, qui avait déjà deux conduites en état d’ébriété à son actif, avait fait retirer son antidémarr­eur éthylométr­ique trois semaines avant son décès. Bien qu’il ait cumulé 60 échecs au test de démarrage, la SAAQ n’avait pas le pouvoir de l’obliger à conserver l’appareil, car sa sanction était terminée.

En fait, la SAAQ n’était même pas informée des nombreux échecs. En ce moment, l’organisme gouverneme­ntal n’a pas accès aux données de l’antidémarr­eur éthylométr­ique.

Les entreprise­s Lebeau Vitres d’auto et GIS Québec, qui font la collecte des données, n’ont pas non plus le mandat de rapporter les conducteur­s qui échouent fréquemmen­t.

L’un des objectifs de l’enquête publique présidée par la coroner Me Andrée Kronström, au palais de justice de Laval, est de faire des recommanda­tions pour prévenir d’autres morts semblables.

ONTARIO PLUS SÉVÈRE

Une piste de solution envisageab­le pour réduire le nombre de récidives au niveau de l’alcool au volant serait de prolonger la période de conduite avec un antidémarr­eur pour les « cas jugés à haut risque », a suggéré la SAAQ hier.

Par exemple, en Ontario, dès qu’un utilisateu­r d’antidémarr­eur éthylométr­ique obtient un échec dans le dernier trimestre de sa période de sanction, il doit conserver l’appareil pendant trois mois supplément­aires.

Les parents de Vincent Barbe souhaitera­ient quant à eux que la période de sanction recommence à zéro au premier échec.

La SAAQ n’a pas encore défini les paramètres qui pourraient être établis au Québec, mais cela devra assurément passer par un projet de loi gouverneme­ntal.

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