Entre glace et tragédie
Les Golden Knights au coeur du drame qui a frappé Las Vegas
DALLAS | Habités par l’euphorie de faire partie du tout premier match de saison régulière dans l’histoire des Golden Knights hier, les joueurs de l’équipe d’expansion sautaient néanmoins sur la glace à Dallas avec une partie de leur tête et de leur coeur à Las Vegas, la ville étant toujours sous le choc de la tragique tuerie le week-end dernier.
Aucun joueur ni membre de l’organisation n’a été directement affecté par l’explosion de violence barbare, dont les images ont fait le tour du monde, mais toute l’organisation s’est serré les coudes pour réconforter les victimes, aider sur le terrain et soutenir les premiers intervenants dans le drame.
Bien conscients que cet épisode chaotique a préséance sur un match de hockey, aussi historique soit-il pour la franchise d’expansion, les joueurs réalisent encore à peine l’ampleur de la tragédie.
« C’est vraiment terrible et ça va bien au-delà du hockey quand ça touche la vie à ce point-là », a réfléchi Jonathan Marchessault, quelques heures avant le baptême de feu de la 31e franchise de la LNH.
Les Golden Knights auraient même pu être touchés d’encore plus près, n’eût été un repas d’équipe qui a traîné en longueur.
« Il y avait certains gars dans l’équipe qui parlaient d’aller à ce concert-là, mais ç’a pris trop de temps au restaurant et ils ont finalement décidé de ne pas y aller. Ce sont de choses que tu ne peux tellement pas prévoir et il n’y a rien que la Ville de Las Vegas aurait pu faire pour éviter ça. Ma femme et mes enfants arrivaient deux jours après ça et j’étais bouche bée de la situation », a-t-il confié.
MOMENTS DIFFICILES
Marchessault et David Perron avaient plutôt décidé d’aller casser la croûte ensemble à Summerlin, à une vingtaine de minutes de la célèbre Strip. Un sentiment de dégoût a vite envahi les deux nouveaux compères qui ont pris connaissance de la catastrophe.
« C’était un moment vraiment stressant », a raconté Perron. Ce sont des moments difficiles pour la ville. Je pense qu’on peut tous se considérer chanceux d’être encore en vie aujourd’hui », a poursuivi celui qui estime que la vie reprend son cours à Las Vegas, malgré tout.
UN GRAND JOUR
En dépit du ton solennel qui régnait dans le vestiaire des Golden Knights en évoquant l’horreur sans nom qui a ébranlé Las Vegas, tous gardaient en tête que la première saison de l’histoire de l’équipe devait se mettre en branle.
« Les joueurs sont des professionnels et une fois à l’aréna, leur concentration revient à 100 % sur le hockey.
« Maintenant, c’est un grand jour pour notre franchise. Nous attendons ce moment depuis longtemps. Je ne sais pas où chacun de nous sera dans 20 ans, mais je suis convaincu qu’on se souviendra de cette journée», a lancé l’entraîneur-chef Gerard Gallant.