Le Journal de Quebec

Waters ému

Nostalgiqu­es Comblés Au Centre Vidéotron

- Cédric Bélanger l

C’est du sang de Pink Floyd qui coule dans les veines de Roger Waters. Oubliez l’inattendu, c’est avec les classiques du groupe dont il a été un des piliers que la légende britanniqu­e a fait vibrer 15 000 nostalgiqu­es qui ont réservé un accueil qui a remué la star.

Roger Waters avait peine à contenir ses émotions lorsque le public de Québec l’a ovationné à tout rompre après deux heures trente d’une autre formidable grand-messe de rock progressif, dans la lignée de ce qu’il nous avait offert sur les plaines d’abraham, il y a cinq ans.

«Wow !», s’est exclamé Waters avant d’enchainer quelques mots de français qui ont ravi ses admirateur­s.

Il a beau avoir lancé au printemps un nouvel album, Is This The Life We Realy Want?, ce sont encore les Wish You Were Here, Another Brick in the Wall, Comfortabl­y Numb et tous les autres airs intemporel­s de Pink Floyd qui lui ont valu tout cet amour, hier. Sur les 21 titres au programme du spectacle de la tournée Us + Them, dix-sept proviennen­t du catalogue de son ancienne formation.

Ajoutez à cela une mise en scène époustoufl­ante et on peut dire que Waters propose le meilleur spectacle hommage à Pink Floyd sur le marché.

« DES JEUNES MERVEILLEU­X »

Cela dit, la soirée a pris son envol lentement. Waters, ses dix musiciens et choristes semblaient sur le pilote automatiqu­e jusqu’à ce que Time sonne le réveil de tout le monde. Mais c’est avec Welcome to the Machine, qui avait les allures d’un cri de ralliement, que le concert a pris son élan.

Sauf que c’est à cet endroit précis que Waters a inséré une série de trois nouvelles chansons qui ont laissé le public plutôt indifféren­t. Plusieurs en ont même profité pour aller refaire le plein de bières.

Certains n’étaient pas encore de retour à leur siège quand Wish You Were Here a plongé l’édifice dans une transe qui a gagné trois couches d’intensité pendant Another Brick in the Wall, pour laquelle Waters avait fait appel à douze jeunes danseurs du Studio Party Time.

« Ces enfants sont des Québécois. Ils sont merveilleu­x et talentueux. Vous devriez en être fiers », a dit Waters.

FEU SUR TRUMP

Tranquille sur les messages politiques jusque là, Roger Waters s’est joyeusemen­t repris au retour de l’entracte en étalant toute sa haine de Donald Trump sur une immense structure d’écrans qui divisait le parterre en deux.

« Trump est un cochon », était-il écrit à la fin de Pigs après une longue série de vignettes qui ont notamment montré le président américain en couche et dans les bras de Vladimir Poutine, pendant que le fameux cochon rose volait au-dessus de la foule.

Plus tard, celui qui est taxé d’antisémiti­sme a livré un message pro-palestinie­n, se réjouissan­t, selon ses dires, qu’une majorité de Canadiens appuient un boycottage d’israël.

C’est aussi durant cette deuxième partie que Waters a déployé l’artillerie lourde au niveau des effets visuels, conçus avec brio par la firme montréalai­se VYV. Un coup de chapeau à la pyramide lumineuse, inspirée de la pochette de The Dark Side of the Moon.

On remet ça ce soir, même heure, même endroit.

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 ?? PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS ?? Roger Waters a encore réussi à en mettre plein la vue aux Québécois, hier soir, au Centre Vidéotron, lors du premier de deux concerts de la tournée Us + Them.
PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS Roger Waters a encore réussi à en mettre plein la vue aux Québécois, hier soir, au Centre Vidéotron, lors du premier de deux concerts de la tournée Us + Them.
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