Le Journal de Quebec

L’art difficile de bien démarrer sa vie d’adulte

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Lisant l’histoire de cette anonyme de 22 ans qui se disait malheureus­e à cause de sa timidité, j’avais l’impression de revivre mon passé. J’ai eu moi aussi beaucoup de difficulté à devenir adulte. Comme les siens, mes parents n’ayant que moi comme enfant, me gâtaient jusqu’à la moelle et moi j’en profitais.

Incapable de me séparer d’eux. Ils étaient essentiels à ma survie. Dès que je me faisais une amie, ou encore un chum, ils étaient si heureux qu’ils s’appropriai­ent ces personnes pour s’en faire des amis dans l’espoir que ça m’aide à m’envoler. Mais ça ne m’aidait pas, et je finissais par rompre.

Moi aussi je me trouvais stupide et je me demandais bien comment j’allais pouvoir faire mon chemin dans la vie. Je tombais en dépression de façon régulière et je me terrais chez mes parents en attendant que la crise passe. Souhaitant le meilleur pour moi, ils me ramassaien­t à la petite cuillère chaque fois.

Puis un jour, je suis tombée sur le livre de Florence K, Buena Vida. Elle y raconte sa descente dans l’enfer de la dépression. Mais surtout, et ça, ça va aussi rejoindre « Anonyme » qui vous disait qu’elle avait passé sa période entre 18 et 22 ans « à faire semblant », j’ai entendu une interview dans laquelle elle racontait qu’elle était devenue experte dans « l’art du camouflage », ce qui la retenait de mettre le doigt sur son bobo.

J’ai consulté pour me faire dire que j’étais sur la pente de la dépression et que si je ne prenais pas garde, je risquais d’y sombrer. Mes parents ne voulaient pas y croire tant ils me pensaient heureuse et surtout saine mentalemen­t. Ce fut dur pour eux et pour moi. Mais deux ans plus tard, je suis une fille qui se soigne pour préserver sa santé mentale. Alors au-delà de vos bons conseils Louise, j’ajoute le mien qui pourra peut-être lui redonner espoir en la vie. Éliane

La santé mentale constitue encore un sujet difficile à aborder dans les familles. Tant pour la personne affectée qui se sent diminuée, que pour les parents qui s’imaginent en porter la responsabi­lité. Je n’ai pas décelé dans la lettre en question une situation aussi grave que celle que vous y voyez, mais je suis d’accord avec vous qu’un aussi grand nombre de similitude­s entre votre expérience et celle de cette personne pourraient peut-être mener à la même conclusion. Et si tel était le cas, je lui souhaite de trouver le même courage que vous pour y faire face.

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