Le Journal de Quebec

Une femme fraudée pour 56 000 $ pourrait récupérer de l’argent

Une entente survenue avec Western Union aux États-Unis profiterai­t également aux victimes canadienne­s

- MARIE-ÈVE DUMONT

Une femme de Rimouski fraudée pour 56 000 $ pourrait récupérer une partie de son argent grâce à une entente américaine avec Western Union qui est également ouverte aux Canadiens.

« Nous avons fait des vérificati­ons le mois dernier auprès des procureurs américains et ils nous ont certifié que le recours s’appliquait aux Canadiens », confirme Lisanne Roy Beauchamp, du Centre antifraude du Canada, indiquant que de nombreux citoyens pourraient en profiter, bien qu’elle ne puisse pas donner de chiffres exacts.

La compagnie de transfert d’argent s’est entendue en janvier dernier avec le départemen­t américain de la Justice et s’est engagée à verser 586 millions $ en compensati­on pour avoir traité des centaines de milliers de transactio­ns d’employés et d’autres personnes impliquées dans un stratagème de fraude internatio­nale.

Hélène Carrier s’est fait dérober 56 000 $ en 2008 après être tombée amoureuse d’une personne qu’elle croyait être un beau Brésilien nommé Carlos, homme d’affaires dans l’import-export de voitures de luxe.

« Je venais de perdre mon mari [mort] d’un cancer après 33 ans d’union. J’ai frappé un mur de briques, ça me manquait énormément de partager ma vie avec quelqu’un, j’étais très vulnérable », évoque la femme qui avait 66 ans à l’époque.

ÉCONOMIES PERDUES

Le fameux Carlos était en fait un arnaqueur ivoirien qui lui avait promis monts et merveilles avant d’avoir toutes sortes de problèmes financiers, qu’il avait besoin de régler rapidement.

« Il avait besoin de 2000 $ pour des frais de douane, ensuite c’étaient des frais d’hôpitaux pour une crise cardiaque qu’il aurait subie sur le chemin de l’aéroport pour venir me voir. La relation physique était toujours imminente, il avait le don de me tenir alerte et de me mettre en confiance », mentionne-t-elle.

Mme Carrier a perdu toutes ses économies dans cette aventure. Elle compte donc faire les démarches pour tenter de récupérer une partie de son argent grâce à l’entente américaine.

« Il nous ferre comme un poisson et il tire la ligne à pêche et ramasse tout sur son passage », illustre Mme Carrier, qui a d’ailleurs écrit le livre Carlo$ l’arnaqueur pour sensibilis­er les gens à ce problème.

L’entente américaine vise les fraudes d’achat en ligne, lorsque les acheteurs ne reçoivent aucun objet en retour du montant, celles qui surviennen­t lors d’un prêt d’argent ou encore les fraudes de loterie, où un supposé prix gagné n’arrive jamais.

Les gens qui se sont fait prendre dans une fraude de type « grands-parents » ou « amoureux » sont aussi admissible­s.

La fraude amoureuse aurait d’ailleurs été la plus rentable pour les escrocs l’an dernier. Plus de 17 millions $ auraient été soutirés aux Canadiens au moyen de cette arnaque, selon le Bureau Better Business.

FRAUDÉE À 92 ANS

Luc Doherty, dont la mère – maintenant décédée – a donné 3000 $ à des fraudeurs en pensant aider son petit-fils qui avait des problèmes, espère que bien des victimes pourront retrouver l’argent perdu. « Ils ont profité des personnes âgées, ma mère avait 92 ans quand elle a été fraudée. Cette histoire l’a énormément touchée, elle a fait une petite dépression après l’événement », se désole-t-il.

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PHOTO COURTOISIE Hélène Carrier possède une pile de papiers confirmant toutes les transactio­ns qu’elle a effectuées par l’entremise de Western Union en pensant aider son amoureux brésilien.

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