Le Journal de Quebec

À la retraite, dois-je souscrire une hypothèque inversée ?

- GHISLAIN LAROCHELLE Profession­nel en immobilier

Pour plusieurs travailleu­rs en fin de carrière, l’hypothèque inversée se présente comme la solution miracle qui permettra de maximiser leurs revenus de retraite. Est-ce un bon plan ?

Chose certaine, on vit de plus en plus vieux. Au Québec, l’espérance de vie pour la période 2014-2016 a été de 82,4 ans, soit 9,5 ans de plus que ce que l’on pouvait espérer vivre de 1975 à 1977.

L’une des principale­s conséquenc­es de cette hausse est que les personnes approchant la retraite doivent prévoir suffisamme­nt de revenus pour continuer de bénéficier du même niveau de vie dont ils jouissent en étant actifs sur le marché du travail.

C’est pourquoi plusieurs retraités et préretrait­és choisissen­t de souscrire une hypothèque inversée. Celle-ci permet aux propriétai­res âgés de 55 ans et plus d’obtenir entre 10 % et 55 % de la valeur de leur propriété sous forme d’un ou plusieurs versements, sans payer d’impôt, et ceci en échange du paiement de frais d’intérêt.

HAUSSE DU NOMBRE DE SOUSCRIPTE­URS

Étant donné la hausse de l’espérance de vie dans la plupart des pays industrial­isés, ce genre de programme gagne en popularité à plusieurs endroits dans le monde.

Par exemple, une étude commandée par Key Retirement démontre qu’au Royaume-uni, le nombre de propriétai­res ayant souscrit une hypothèque inversée aurait augmenté de 44 % en 2016.

Au Canada, la banque Homequity, connue pour son programme Chip, a généré une croissance record au cours des cinq premiers mois de l’exercice 2017, soit une augmentati­on de 35 % comparativ­ement à la même période l’année dernière.

Malgré cette hausse en popularité, il faut savoir que l’hypothèque inversée ne représente pas une solution miracle. Avant de souscrire, posez-vous les questions suivantes :

1- Depuis quand êtes-vous propriétai­re ?

Si vous avez acquis votre propriété il y a plusieurs années, par exemple il y a 25 ans, les chances sont fortes que cette dernière soit libérée de toute hypothèque et que sa valeur ait connu une bonne appréciati­on avec le temps. Par contre, si vous êtes récemment devenu propriétai­re et que vous adhérez une hypothèque inversée, vous ne bénéficier­ez pas de la même équité disponible que dans le scénario précédent. 2- Quels sont vos besoins ? Une hypothèque inversée suppose que vous habiterez votre maison encore plusieurs années. Or, cela conviendra-til à votre réalité de retraité ?

Vous pourriez par exemple vendre votre grande maison pour aménager dans un logement plus petit, mais mieux adapté à vos besoins, et surtout moins encombrant pour vos projets de retraite. 3- Laisserez-vous un héritage ? Bien entendu, la nature du patrimoine

laissé en héritage relève d’un choix bien personnel. Toutefois, il faut considérer qu’une hypothèque inversée risque de gruger une importante part de ce que vous léguerez à vos héritiers.

Ghislain Larochelle est un profession­nel inscrit à l’ordre des ingénieurs du Québec ainsi qu’à L’OACIQ.

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