Le Journal de Quebec

Ni chimie ni identité

- JOSÉ THÉODORE jose.theodore @quebecorme­dia.com

Peu convainqua­nt dans sa victoire en fusillade (de 3 à2) à Buffalo, le Canadien a par la suite été dominé à Washington (6à 1) et blanchi à New York (2à 0). Oui, la défense inquiète, mais ce que je vois, c’est surtout une équipe qui n’est pas unie et qui n’a pas d’identité. Ça me fait peur.

Il y a des signes qui ne mentent pas et on assiste à la suite du camp d’entraîneme­nt difficile qu’a connu la troupe de Claude Julien. C’est pourquoi on commence déjà à se pointer du doigt dans le vestiaire après seulement trois matchs réguliers.

Le capitaine, Max Pacioretty, a dit que c’était difficile pour les attaquants du Canadien de sortir la rondelle de la zone lorsque celle-ci arrive toujours le long de la bande. Une flèche à l’endroit des défenseurs. À l’inverse, ces derniers disent que les attaquants adverses arrivent trop rapidement sur eux, pointant ainsi leurs propres joueurs d’avant.

Quant à Carey Price, il dit qu’on laisse traîner des rondelles devant son filet et, à Washington, son langage corporel après le deuxième but en disait long. Il n’était pas le seul.

Tout ça n’est pas bon signe et Claude Julien devra trouver les bonnes combinaiso­ns. Marc Bergevin devra aussi être proactif. S’il attend, il risque d’être trop tard.

DEUX POINTS D’INTERROGAT­ION

Il est clair que l’identité du Canadien est d’abord Carey Price. Il a joué un rôle important dans la victoire de 3 à 2 à Buffalo, mais il n’est pas encore à son mieux. Sa lecture du jeu n’est pas encore à point comme on l’a vu sur les deuxièmes buts à Washington et à New York.

L’an dernier, il avait connu un début de saison du tonnerre après la Coupe du monde, mais cette année, il a peu joué en matchs préparatoi­res. De plus, le Canadien est un peu désorganis­é dans sa zone et dans ces conditions, un gardien a parfois tendance à vouloir en faire un peu trop.

Mais Price est le dernier des soucis de Julien. Son poste est coulé dans le béton, tout comme celui de Shea Weber à l’arrière, ainsi que ceux de Jonathan Drouin et Max Pacioretty à l’avant.

Dans toute équipe de premier plan, le Top 6 doit être coulé dans le béton, mais les postes de premier ailier droit et de premier défenseur à gauche sont loin d’être réglés.

Je ne suis pas convaincu que Brendan Gallagher est à sa place sur le premier trio. Si Weber avait trouvé un solide partenaire à sa gauche, il aurait déjà demandé à Julien une certaine permanence, mais à date, il a joué avec tous les autres défenseurs de l’équipe et le jeu de la chaise musicale se poursuit.

Le problème, c’est que la majorité des défenseurs du Canadien sont dans le même moule. Weber est à son mieux s’il peut être jumelé à un défenseur capable de transporte­r la rondelle et installer l’attaque du Canadien. Ainsi, son tir foudroyant peut être mis à profit.

Andreï Markov et Nathan Beaulieu (malgré ses défauts) ne sont plus là. Victor Mete a du potentiel, mais il est encore jeune.

Dans les conditions actuelles, le Canadien ne peut soutirer le meilleur de Weber.

Les équipes de Claude Julien sont habituelle­ment difficiles à affronter et je m’attends à une progressio­n. L’heure est encore aux expérience­s, mais il faut arrêter de se trouver des excuses parce qu’il y a des nouveaux joueurs et un nouveau système.

Les Golden Knights de Vegas ont déjà une belle chimie et, pourtant, ils sont partis de rien. Alors, fini les excuses et qu’on produise. Ça presse.

Espérons que la visite des puissants Blackhawks de Chicago au Centre Bell, ce soir, fera ressortir le meilleur des joueurs du Canadien, même si ça risque d’aller vite pour certains défenseurs. — Propos recueillis

par Gilles Moffet

Oncommence déjà à se pointer du doigt dans le vestiaire

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