DES DOUTES PERSISTANTS
Le Canadien n’a marqué que trois buts à ses trois premiers matchs, dont un seul à cinq contre cinq
Il y avait de grands doutes sur l’édition 2017-2018 du Canadien avant même le premier jour du camp d’entraînement. Les incertitudes n’ont jamais disparu durant le camp. Et après les trois premières rencontres du calendrier, le CH n’a rien fait pour les chasser.
On ne condamnera pas une équipe après trois matchs. L’échantillon reste trop petit. Mais Claude Julien aura besoin de ressortir la planche à dessin.
L’entraîneur en chef avait parlé d’une belle profondeur pour décrire son attaque.
« Quand tu as (Paul) Byron et (Ales) Hemsky au sein d’un quatrième trio, c’est pas mal bon », avait dit Julien avant le septième et avant-dernier match préparatoire contre les Panthers de la Floride.
Moins de deux semaines après cette déclaration, la profondeur ne saute pas encore aux yeux.
Hemsky a perdu beaucoup de plumes. Après seulement deux matchs, l’ancien des Stars de Dallas a trouvé un siège sur la passerelle de presse du Madison Square Garden, dimanche, pour regarder ses coéquipiers. Utilisé durant moins de 11 minutes face aux Sabres et aux Capitals, Hemsky a placé son équipe dans le pétrin en écopant de quatre punitions mineures.
Torrey Mitchell a remplacé le Tchèque aux côtés de Jacob de la Rose et de Byron. Le rendement du quatrième trio reste toutefois un petit enjeu.
AUCUNE EXCUSE
Le Canadien n’a marqué que trois buts à ses trois premières sorties, dont seulement un but à forces égales. Phillip Danault et Brendan Gallagher ont touché la cible en infériorité numérique.
« Il n’y a pas d’excuses, a raconté le vétéran Tomas Plekanec après le revers de 2 à 0 contre les Rangers, à Manhattan. On doit trouver une façon de profiter de nos occasions et être meilleurs autour du filet. On doit travailler plus fort et être plus affamés.
« On n’est pas content d’avoir marqué seulement trois buts en trois matchs, mais au moins, on a des occasions de marquer, a ajouté Plekanec. Des occasions de qualité sur lesquelles nous aurions dû marquer. On doit continuer de travailler. »
Des quatre trios, celui de Plekanec, Charles Hudon et Artturi Lehkonen est le plus constant. Les trois attaquants ont décoché un total de 31 tirs sans toutefois marquer.
« La seule chose qui nous manque, c’est que la rondelle traverse la ligne rouge, a mentionné Hudon. Notre trio, on a prouvé qu’on pouvait le faire dans le camp. On peut le faire encore. Il faut effacer les trois matchs de la fin de semaine et penser au premier match au Centre Bell. »
Si le trio de Plekanec devrait finir par voir la lumière au bout du tunnel, on se pose plus de questions sur l’unité de Danault, Alex Galchenyuk et Andrew Shaw.
Galchenyuk s’est transformé en fantôme lors des trois premiers matchs. En théorie, Galchenyuk a le talent pour rendre ses coéquipiers meilleurs, mais ce n’est pas le cas depuis les derniers mois de la dernière saison.
Julien a cherché à le relancer en troisième période face aux Rangers en le plaçant pour quelques présences à l’aile droite avec Jonathan Drouin et Max Pacioretty. L’expérience pourrait se répéter pour l’ouverture locale contre les Blackhawks de Chicago, ce soir.
RELANCE DÉFICIENTE
Marc Bergevin a toujours dit qu’une bonne équipe n’a jamais trop de bons défenseurs. Si on part de cette analyse, le Tricolore est dans le trouble. Les départs d’andreï Markov, Nathan Beaulieu et Alexeï Emelin ont créé une brèche immense du côté gauche à la ligne bleue. Le directeur général a tenté de réparer les trous, mais il n’a pas réussi.
Le CH manque cruellement de mobilité à la ligne bleue et la relance ne se fait pas assez rapidement. Sur papier, Karl Alzner et Jeff Petry devaient former un bon duo pour jouer contre les meilleurs trios de l’équipe adverse. Il faudra patienter, mais après trois rencontres, il n’y a pas une grande complicité entre les deux défenseurs.
À Boston, Julien a déjà fait des miracles avec des brigades de défenseurs assez faibles, à l’exception de Zdeno Chara. Il devra ressortir sa baguette magique à Montréal.