Le Journal de Quebec

Galchenyuk rétrogradé

- MARC DE FOY marc.defoy@quebecorme­dia.com

Les admirateur­s de Carey Price sont légion. On en a eu encore la preuve lors des cérémonies d’avant-match, mardi soir, au Centre Bell. La foule lui a accordé le type d’accueil réservé au meilleur joueur d’une équipe. On n’entendait aucune discordanc­e dans l’ovation. Mais le gardien du Canadien a aussi ses détracteur­s. Ceux-là se font entendre sur les réseaux sociaux.

Les journalist­es passent aussi à la varlope dans ces messages. On nous accuse de surprotége­r Price et de ne pas lui imputer les blâmes qui lui reviennent, que ce soit en saison régulière ou dans les séries.

Or, nous étions unanimes à dire qu’henrik Lundqvist lui avait été supérieur dans la série du printemps dernier contre les Rangers. On a dit la même chose lorsqu’il a été supplanté par Ben Bishop, il y a trois ans contre le Lightning, mais bon. Ça fait partie du métier. On a le dos large !

ROY N’ÉTAIT PAS SEUL

Cela dit, c’est vrai que Price présente une mauvaise fiche en séries. Mais il faut faire la part des choses.

Quand on dit que Patrick Roy a remporté les deux dernières coupes Stanley du Canadien à lui seul, c’est une insulte pour les joueurs qui l’entouraien­t. Le Tricolore ne les aurait sans doute pas remportées sans lui, mais tant l’édition championne de 1986 que celle de 1993 misaient sur un bon noyau de joueurs.

Il y avait des joueurs de caractère dans ces deux équipes, beaucoup plus que dans la formation qu’on a présenteme­nt sous les yeux.

Lors des séries de 1986, Claude Lemieux avait marqué des buts opportuns. Mats Naslund et Bobby Smith formaient un duo offensif explosif.

Bob Gainey, Guy Carbonneau et Chris Nilan embêtaient les meilleurs trios adverses. Les deux premiers duos de défenseurs étaient constitués de Larry Robinson et Rick Green et de Chris Chelios et Craig Ludwig.

Gainey et Robinson valaient encore leur pesant d’or. Ils étaient des meneurs d’hommes.

En 1993, Vincent Damphousse et Kirk Muller avaient connu des saisons supérieure­s à 90 points. Brian Bellows et Stephan Lebeau avaient atteint tous les deux la barre des 80 points. Même Mike Keane avait récolté 60 points.

Éric Desjardins, Mathieu Schneider et Patrice Brisebois étaient de jeunes défenseurs en ascension, qui appuyaient bien l’attaque.

PAS DE COUPE EN VUE

Le hockey de la Ligue nationale a beau avoir changé, on ne voit rien de tout ça chez le Canadien actuel. Et c’est là qu’on peut se questionne­r au sujet de Price.

Le Canadien a-t-il vraiment un avenir avec lui ?

Car il faut bien se l’avouer, les choses n’augurent pas bien. Je pense ne rien apprendre à personne en disant que cette équipe ne possède pas les éléments pour aspirer à la coupe Stanley.

PRESSION SUR DEUX JOUEURS

La pression repose principale­ment sur deux joueurs, Price évidemment et Jonathan Drouin à titre de joueur de la place talentueux. S’il est une chose, le nouveau venu risque fort de se retrouver davantage sous la loupe que tous ses coéquipier­s.

Price n’a pratiqueme­nt pas droit à l’erreur depuis ses débuts avec l’équipe. Mais il a choisi son camp lorsqu’il a signé sa prolongati­on de contrat en juillet dernier. Personne ne lui a mis un fusil sur la tempe.

Il aurait pu attendre le marché des joueurs autonomes l’an prochain. Il y aurait eu, à n’en point douter, des équipes intéressée­s à ses services et il aurait pu en choisir une avec laquelle il aurait cru en ses chances de remporter la coupe Stanley.

Il faut croire que l’offre du Tricolore lui est apparue irrésistib­le. C’est difficile de fermer les yeux sur un lot de 84 millions de dollars. C’est beaucoup d’argent pour un gardien.

C’est un prix élevé aussi pour une organisati­on en régression comme celle du Canadien. En présumant que le plafond salarial augmente aux alentours de 77 millions l’an prochain, le salaire de 10,5 M$ qui sera versé à Price accaparera 13,6 pour cent de la masse salariale de l’équipe.

En ajoutant les autres gros salariés tels que Shea Weber (7,8 M$), Jeff Petry (5,5 M$), Jonathan Drouin (5 M$), Alex Galchenyuk (4,9 M$), en supposant qu’il soit encore là, Karl Alzner (4,625 M$), Max Pacioretty (4,5 M$), Andrew Shaw (3,9 M$) et Brendan Gallagher (3,75 M$), plus des deux tiers de la masse seront consacrés aux neuf joueurs mentionnés.

Il risque de se passer beaucoup de choses d’ici là...

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PHOTO MARTIN CHEVALIER Le contrat accordé à Carey Price est un prix élevé pour une organisati­on en régression comme celle du Canadien.
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