Un novice aux Transports, les poids lourds restent
Philippe Couillard porte à 30 son nombre de ministres
Philippe Couillard a choisi un novice, André Fortin, pour piloter les Transports, mais le noyau dur de son gouvernement a été épargné par le remaniement qui gonfle à 30 soldats le peloton ministériel.
Gaétan Barrette, le ministre le plus connu et le plus mal-aimé de l’équipe libérale, restera en poste alors que le premier ministre a pris la défense de son bilan. « Il reste beaucoup à faire, mais nous sommes sur la bonne voie », a dit Philippe Couillard, hier, en annonçant son nouveau Conseil des ministres.
Parmi les portefeuilles les plus importants, il n’y a que le Conseil du trésor qui a changé de titulaire : le vétéran Pierre Arcand obtient le siège de Pierre Moreau, qui saisit le poste de M. Arcand aux Ressources naturelles. « C’est un déplacement », a indiqué M. Moreau. Malgré ses difficultés, Stéphanie Vallée se maintient de son côté comme ministre de la Justice.
Seule grande surprise du remaniement, le jeune André Fortin, 35 ans, prendra le volant du bolide des Transports. La chaussée est glissante : d’ici samedi, le député de Pontiac devra gérer l’ultimatum d’uber qui menace de quitter le Québec alors qu’au même moment, le ministère des Transports (MTQ) est critiqué pour confier la gestion des extras au privé.
LES ÉLECTIONS DE 2018
Avec ce remodelage, M. Couillard se prépare aux élections générales de 2018. Dans son discours, il a promis un comité ministériel sur la conciliation travail-famille et une politique gouvernementale sur l’interculturalisme.
Pour cette tâche, il change de lieutenant. Kathleen Weil est rétrogradée : elle cède l’immigration et la consultation sur le racisme et la discrimination systémique à David Heurtel. Sur cette question, Philippe Couillard n’a pas l’intention de lâcher le morceau et se méfie de « la peur de l’autre et le repli sur soi ».
« La montée du protectionnisme, le négativisme avec ses formules simples et démagogiques, le repli identitaire, la pauvreté et les conséquences des changements climatiques sur notre qualité de vie sont des obstacles au progrès économique, social et environnemental de notre nation », a-t-il déploré dans son discours.
M. Couillard a fait de la place pour six nouveaux ministres, incluant M. Fortin. Trois d’entre eux proviennent de Montréal : Marie Montpetit va à la Culture et Isabelle Melançon se dirige vers l’environnement. L’ancien ministre des Transports Robert Poëti hérite d’un ministère délégué sans portefeuille : l’intégrité des marchés publics.
Le député de Huntington Stéphane Billette ravit les Petites Entreprises à Lise Thériault, qui perd encore des plumes. Rita de Santis est la seule députée à être carrément éjectée du Saint des Saints.
« L’ÈRE CHAREST »
L’opposition a immédiatement qualifié ce remaniement de « statu quo » qui ne tranche pas avec l’ère Charest. « C’est encore le même Parti libéral, la même famille libérale qui se récompense entre elle », a lancé le caquiste François Bonnardel, répertoriant 17 personnes au Conseil des ministres « qui étaient là sous Jean Charest ».
Le péquiste Pascal Bérubé déplore aussi que les « acteurs principaux » du gouvernement demeurent en poste. Québec solidaire, de son côté, aurait aimé au minimum que Jean-marc Fournier soit mis de côté.
32 membres au Conseil des ministres (Incluant la whip en chef et la présidente du caucus) 15 femmes 17 hommes
Il y a 6 nouveaux ministres, une évincée. Le quart est âgé de 45 ans ou moins, soit deux fois plus qu’auparavant.