Le Journal de Quebec

Près de 300 victimes pour un cyberpréda­teur

PHILIPPE TRUCHON

- CLAUDIA BERTHIAUME

La Couronne veut qu’un cyberpréda­teur sans empathie ayant fait près de 300 victimes mineures dans sa vie soit déclaré délinquant à contrôler.

Manipulate­ur, empathie inexistant­e, risque de récidive élevé, perspectiv­es de réadaptati­on sombres : le portrait de Philippe Truchon est très négatif.

L’homme de 37 ans a été décrit de la sorte par un psychologu­e et une agente de probation qui l’ont évalué récemment, à la demande de la juge Manon Ouimet, au palais de justice de Montréal.

Hier, Me Roxane Laporte, de la Couronne, a demandé à ce que l’accusé soit envoyé 60 jours à l’institut Philippe-pinel pour déterminer s’il doit être déclaré délinquant à contrôler.

En juillet dernier, Truchon a plaidé coupable à 12 chefs de leurre informatiq­ue, menace, harcèlemen­t criminel et possession d’ecstasy en vue d’en faire le trafic.

PHOTOS SEXY

Entre janvier 2016 et avril 2017, le cyberpréda­teur a contacté cinq adolescent­es âgées de 15 à 17 ans par le biais de Facebook. Il se faisait passer pour un propriétai­re de bar ou de magasin de vêtements et offrait aux jeunes filles des emplois de serveuse ou de mannequin.

Truchon demandait ensuite aux ados de lui envoyer des photos sexy d’elles ainsi que leurs mensuratio­ns. Le trentenair­e devenait très agressif si les jeunes filles refusaient.

Le cyberpréda­teur a poussé l’audace jusqu’à rencontrer une victime près de son école secondaire. Aucun geste à connotatio­n sexuelle n’a toutefois été posé.

L’homme de 37 ans a été piégé le printemps dernier par une agente double de la police de Montréal.

Lors de son arrestatio­n, les enquêteurs ont découvert un cahier ligné contenant les numéros de téléphone d’une centaine d’adolescent­es.

RÉCIDIVIST­E

Ce n’est pas la première fois que Truchon cible des jeunes filles de la sorte. En 2011, il a écopé d’une peine totale de trois ans de détention pour avoir leurré 286 adolescent­es sur internet.

À l’époque, une psychologu­e qui avait évalué l’accusé n’a pas jugé qu’il était nécessaire qu’il soit déclaré délinquant à contrôler.

S’il se retrouve avec cette étiquette, Truchon devra purger un minimum de deux ans de prison. Il sera par la suite soumis à une surveillan­ce étroite pouvant durer jusqu’à 10 ans.

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