Le Journal de Quebec

Recrudesce­nce d’une rare infection au Québec

Elle touche les hommes ayant des relations homosexuel­les MARC STEBEN

- HUGO DUCHAINE

Des experts en santé publique craignent l’augmentati­on du nombre de cas d’une rare ITSS, qui a doublé en deux ans au Québec.

Un nombre jamais vu de 124 personnes ont été traitées en 2016 contre la lymphogran­ulomatose vénérienne, une infection transmise sexuelleme­nt et par le sang (ITSS) appelée LGV.

« C’est inquiétant, parce que c’était exceptionn­el de voir des cas, le plus souvent de voyageurs, et maintenant, c’est une maladie qui est installée de façon endémique », lance le directeur médical de la Clinique A à Montréal, Marc Steben.

Depuis deux ans maintenant, plus de 100 individus ont reçu le diagnostic de cette infection. Ce chiffre peut sembler minime, mais l’institut national de santé publique du Québec rapporte que seulement 10 cas de LGV avaient été déclarés en 14 ans, soit de 1990 à 2004. Puis lentement, le nombre de cas a commencé à grimper pour atteindre des sommets en 2013, avec 49 personnes atteintes et 62 en 2014.

Mais ce qui inquiète le plus le Dr Steben, c’est que l’an dernier, le tiers des cas déclarés étaient à l’extérieur de Montréal, signe que l’infection se répand.

99 % D’HOMMES

La LGV provient de la même souche que la chlamydia, mais sous une forme plus invasive. Elle est surtout présente dans les Caraïbes et en Afrique, mais serait arrivée ici avec les voyageurs.

Au Québec, la LGV touche surtout la communauté gaie, alors que 99 % des cas rapportés étaient chez des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, selon le ministère de la Santé.

Le ministère vient d’ailleurs d’émettre une fiche sur cette maladie pour sensibilis­er les médecins à la recrudesce­nce observée et les traitement­s recommandé­s. Elle se guérit avec des antibiotiq­ues.

« Le problème qu’on voit du côté clinique, c’est que la très grande majorité des médecins n’en ont jamais vu », explique Marc Steben, ajoutant qu’ils peuvent ainsi ne pas penser à poser ce diagnostic en premier si un patient se présente aux urgences avec des douleurs anales, par exemple.

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Docteur

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