Les djihadistes de L’ÉI assiégés à Raqa
8000 civils toujours bloqués dans la ville syrienne
KOBANÉ | (AFP) Des discussions étaient en cours hier à Raqa, explace forte du groupe État islamique (ÉI) en Syrie, pour évacuer les civils pris au piège des combats, avant l’assaut final des forces appuyées par Washington pour déloger les derniers djihadistes.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes, contrôlent désormais la quasi-totalité de Raqa, ville du nord de la Syrie qui était devenue la « capitale » de facto de L’ÉI dans ce pays en guerre.
Elles sont appuyées dans leur offensive par une coalition internationale antidjihadistes conduite par les États-unis.
Avant de mener l’assaut final contre les derniers réduits tenus par L’ÉI dans le centre-ville, la coalition a indiqué mardi soir que des responsables locaux et des figures tribales menaient des discussions pour une évacuation des civils.
DISCUSSIONS
Selon L’ONU, environ 8000 civils seraient toujours bloqués à Raqa.
« Le Conseil civil de Raqa mène des discussions pour déterminer le meilleur moyen de permettre aux civils pris au piège de Daech (acronyme arabe de L’ÉI) de quitter la ville », a indiqué la coalition dans un communiqué, en soulignant que certains civils « sont utilisés comme des boucliers humains » par L’ÉI.
Selon l’observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, les discussions portent également sur la manière de permettre aux djihadistes de se rendre et à leur famille de sortir de Raqa.
RETRAIT DES COMBATTANTS
« Les négociations portent sur une sortie des combattants de Daech […] et pour que leurs familles puissent rejoindre Boukamal et l’est de la province de Deir Ezzor », a déclaré le directeur de L’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
La ville de Boukamal, encore tenue par L’ÉI, est située à la frontière avec l’irak.
Des accords permettant le retrait de combattants de L’ÉI ont déjà été négociés dans le passé, notamment en mai.
Des dizaines de djihadistes avaient pu quitter Tabqa, avant l’entrée des FDS.
Selon L’OSDH, des centaines de civils auraient été tués dans les bombardements de la coalition à Raqa, un chiffre que cette dernière ne confirme pas.
Entre 600 et 700 combattants actifs de L’ÉI se trouveraient encore à Raqa, a indiqué la porte-parole des FDS pour l’offensive sur Raqa, Jihan Cheikh Ahmad.
Entre 800 et 900 autres blessés seraient également encore dans la cité.
D’après elle, des membres de l’état islamique ont tenté de sortir de la ville mardi en se faisant passer pour des civils.