Le Journal de Quebec

De la viande perdue par manque de bouchers

La saison de la chasse cause une hausse de travail

- YANICK POISSON

Des chasseurs d’orignaux ont été obligés de gaspiller de la viande la fin de semaine dernière en raison d’une pénurie de bouchers.

La situation est problémati­que en Abitibi-témiscamin­gue, où les chasseurs doivent souvent parcourir plusieurs dizaines de kilomètres avant de trouver quelqu’un pour mettre leur proie au frais et la débiter.

La chaleur du dernier week-end a fait en sorte que certains morceaux de viande n’ont pas été refroidis à temps.

« Avec la chaleur qu’il a fait au cours du dernier week-end, il y a des chasseurs qui ne nous ont pas amené leurs orignaux à temps. On a dû en jeter une partie », raconte Réjean Béchard, propriétai­re de la pourvoirie Fern, à Duparquet, en Abitibi.

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Ses trois bouchers commencent à travailler à 4 heures du matin et terminent à 19 heures jusqu’au 3 novembre.

Plusieurs autres chasseurs ont dû se trouver une chambre froide en attente d’obtenir les services d’un boucher. La viande doit être conservée à une températur­e variant de 0 à 5 ºc. Dans les temps chauds, les mouches et les parasites viennent la contaminer rapidement.

La région du Témiscamin­gue est particuliè­rement problémati­que puisqu’on trouve moins de cinq boucheries sur un territoire grand comme la Slovénie et qui accueille des chasseurs de partout au Québec.

PÉNURIE DE MAIN-D’OEUVRE

Les boucheries sont à la recherche de main-d’oeuvre, mais les jeunes travailleu­rs préfèrent se tourner vers les mines de l’abitibi à cause du salaire plus attrayant. Trois boucheries y ont fermé leurs portes au cours de la dernière année et d’autres suivront.

Âgé de 63 ans, Étienne Grimard de la boucherie du Gibier à Lorrainvil­le ne prend plus de nouveaux clients. Depuis que ses enfants ont quitté l’entreprise familiale, il a réduit la cadence.

Yves Bouffard de la boucherie Le Gourmet de Ville-marie, a cessé d’accueillir la viande sauvage afin de permettre à deux de ses employés de se rendre à la chasse.

La boucherie des Praz de Rouyn-noranda s’est retrouvée au maximum de sa capacité (90 orignaux) en moins de deux jours et a adopté des semaines de six jours afin de soutenir la demande.

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PHOTO DAVID PRINCE, COLLABORAT­ION SPÉCIALE Sylvain Fleurant de la Boucherie Des Praz, à Rouyn-noranda, s’attend à recevoir 300 orignaux pendant la chasse, soit 30 % de son chiffre d’affaires.

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