Le Journal de Quebec

UN JEU DANGEREUX

Julien relègue Galchenyuk au sein du quatrième trio

- Jean-françois Chaumont Jfchaumont­jdm

Alex Galchenyuk a déjà marqué 30 buts. Il a déjà rempli le rôle de premier centre. Il vient d’obtenir un contrat de trois ans et 14,7 millions $. À 23 ans et à sa sixième saison dans la LNH, le troisième choix au total au repêchage de 2012 devrait constituer une pièce vitale du casse-tête de l’équipe.

Mais Galchenyuk n’a toujours pas trouvé sa place dans l’échiquier depuis l’arrivée de Claude Julien à la barre du Canadien. Ballotté entre les positions de centre et d’ailier gauche et trimbalé d’un trio à l’autre depuis plusieurs mois, l’américain a perdu sa confiance et son désir de jouer un rôle important.

Si l’attaquant est en grande partie responsabl­e de ses propres malheurs, Julien n’a rien fait pour le rassurer. Après seulement quatre matchs au calendrier, quatre matchs où il a été blanchi de la feuille de pointage, Galchenyuk a reçu un message clair en étant rétrogradé à l’aile gauche du quatrième trio, hier, lors de la séance d’entraîneme­nt.

Au lendemain du revers de 3 à 1 contre les Blackhawks de Chicago, le numéro 27 a patiné avec Torrey Mitchell et Ales Hemsky.

À sa sortie de la glace, Galchenyuk dissimulai­t mal sa frustratio­n. Il se mordait les lèvres en répondant aux questions des journalist­es et les deux petites minutes d’entrevue devaient lui sembler être une éternité.

« Je dois continuer à travailler, a répondu laconiquem­ent Galchenyuk. Je ne peux rien dire de plus. »

AUCUNE NOTE

Questionné à savoir s’il peut être utile à l’équipe avec un tel rôle, il a cherché à éviter les pièges.

« Je ne sais pas, a-t-il dit. Je ne veux pas trop parler de ça. Je suis ici. Mon travail est d’essayer de m’améliorer pour aider l’équipe à gagner. Je me concentre là-dessus. Nous voulons gagner. Je ne pense pas à moi. Je dois m’améliorer individuel­lement et c’est la même chose pour l’équipe. »

Toujours à la recherche d’un premier point et avec seulement huit tirs en quatre rencontres, Galchenyuk n’a rien fait pour gagner le coeur de son entraîneur. À ce sujet, il a refusé d’évaluer son début de saison.

« Je ne suis pas à l’école, je n’ai pas à me don- ner des notes, a-t-il répliqué. Comme je le dis, je dois juste me présenter et continuer à travailler. »

DROUIN LE COMPREND

Au premier tour des séries l’an dernier, Julien avait également utilisé Galchenyuk au sein de son quatrième trio. Lors des deux premières rencontres, il avait joué à l’aile gauche avec Steve Ott et Andreas Martinsen.

Le difficile mariage entre Julien et Galchenyuk ne date donc pas d’hier. Mais si Marc Bergevin souhaite échanger son jeune attaquant, l’équipe ne prend pas les bons moyens pour augmenter sa valeur.

Dans le vestiaire du Tricolore, Jonathan Drouin et Max Pacioretty ont voulu calmer le jeu avec Galchenyuk.

À Tampa, Drouin s’est déjà retrouvé dans la niche du chien avec Jon Cooper.

« Ce n’est pas juste Alex, a-t-il mentionné. Je pense qu’il y a un seul joueur (Brendan Gallagher) avec deux points. Toute l’équipe est dans le même bateau. Il faut trouver le fond du filet, trouver une façon d’aider offensivem­ent. Que tu sois un défenseur ou un attaquant. Alex n’est pas pire que d’autres gars ici. Alex est sur le quatrième trio, ça m’est déjà arrivé. Je ne pense pas que c’est le seul joueur. »

« Alex a frappé le poteau à deux reprises lors du dernier match, a renchéri Pacioretty. Il a ses chances. S’il avait marqué, on ne parlerait pas de lui aujourd’hui. C’était une question de centimètre­s. »

En bon capitaine, Pacioretty n’a pas voulu parler de son coéquipier comme d’un joueur malheureux.

« Je ne suis pas d’accord. Je considère qu’il est heureux. Je lui parle tous les jours, je suis un de ses bons amis. Notre philosophi­e comme équipe est assez simple. Nous restons unis même quand les choses vont moins bien. Je trouve ça injuste de dire qu’un joueur semble malheureux. Il veut travailler et il veut aider l’équipe à gagner. »

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