« Irresponsable » de ne pas inclure Lévis
L’état doit exiger que la Rive-sud soit desservie par le réseau structurant, dit Lehouillier
Il serait « irresponsable » que le gouvernement paie un réseau de transport structurant à Québec sans exiger que Lévis soit desservie, estime Gilles Lehouillier.
Le maire sortant de Lévis admet s’être retiré du projet de SRB, même si celui-ci garantissait une connexion entre les deux rives, car il coûtait trop cher à sa ville. Même si le maire de Québec, Régis Labeaume, martèle que son futur projet de transport ne traversera pas à Lévis, Gilles Lehouillier estime que la décision ne revient pas aux villes, mais bien au gouvernement.
« C’est au gouvernement de le faire. Et s’ils ne le font pas, au niveau de l’interconnexion, ils seront irresponsables. Parce que comment vont-ils pouvoir donner à Québec un transport collectif qui coûterait un milliard ou un milliard et demi de dollars, sans assurer les interconnexions ? » a lancé Gilles Lehouillier, en entrevue éditoriale au Journal. Il soutient que, pour lui, « l’enjeu principal » des élections municipales demeure la fluidité de la circulation.
Lévis, jure-t-il, n’a su qu’en toute fin de parcours, en janvier 2017, les coûts d’exploitation d’un futur SRB jusqu’à SaintOmer, qui ont été jugés trop élevés. Aussi, dit-il, le bureau de projet a recommandé, le 7 avril 2017, que le SRB arrête sa course au carrefour Saint-romuald. Lévis est sortie du projet le 18.
M. Lehouillier a préféré tout abandonner plutôt que de maintenir un projet qui ferait une petite incursion sur la Rive-sud.
PLAN MOINS CHER
Aujourd’hui, Lévis s’est dotée d’un plan moins cher pour améliorer son transport en commun, par l’implantation d’un service de bus articulés qui circuleraient sur des voies axiales le long de Guillaume-couture, de Saint-omer aux ponts. Mais il reste le problème de la traversée du fleuve.
Le maire demande au gouvernement d’exiger que le projet de transport collectif structurant de Québec inclue une interconnexion. Du même souffle, il affirme : « On est prêt à assurer l’interconnexion. On est prêts à traverser avec les [autobus] articulés pour faire l’interconnexion. Les véhicules emprunteraient alors une voie réservée jusqu’au pont de Québec et circu- leraient avec les voitures sur la structure », avance-t-il.
TROISIÈME LIEN AVEC LE PONT DE L’ÎLE
Quant au troisième lien, il se dit toujours convaincu que le projet est pertinent à l’est, et il compte bien demander au ministère des Transports (MTQ) de plancher sur l’option d’un raccordement avec le futur pont de l’île d’orléans. « Je suis convaincu que si on mixait ça avec le pont de l’île d’orléans, il y a une possibilité de faire quelque chose qui serait abordable. »
Même s’il admet que les impacts et les coûts d’une telle infrastructure n’ont pas été détaillés, il vante son potentiel de développement. Il se dit conscient que les électeurs le réclament avant tout pour soulager la congestion et n’est pas d’accord avec les spécialistes en urbanisme et en transport qui disent unanimement que l’ajout de routes ne règle pas les problèmes de congestion. « Les vrais experts, ce sont les études qui seront faites par le MTQ. Ce que je dis, c’est : laissons le Ministère faire ses études. On verra. »
« JE ME SUIS RETIRÉ [DU PROJET DE SRB] PARCE QUE JE VEUX M’ASSURER QUE LE GOUVERNEMENT VA AGIR SUR LE TERRITOIRE DE LÉVIS. LA CONNEXION INTERRIVES PEUT SE FAIRE N’IMPORTE QUAND. » — Gilles Lehouillier
Les opposants au maire Gilles Lehouillier, qui se présentent sous la bannière du Renouveau Lévis, militent pour un train interrives et la gratuité du traversier Québec-Lévis afin de réduire la congestion.
Les quatre candidats du parti ont dévoilé à la presse hier leur « vision » sur la mobilité. S’ils devaient être élus le 5 novembre prochain, ils se retrouveraient inévitablement dans l’opposition puisque Lévis Force 10, le parti du maire, compte déjà dans ses rangs dix conseillers sur quinze élus par acclamation.
Renouveau Lévis entend néanmoins contribuer au débat et soumettra plusieurs idées durant la campagne électorale. « On parle souvent d’un troisième lien routier. Quant à moi, il existe déjà », a déclaré la candidate de Charny, Maryse Labranche, évoquant la voie ferroviaire du pont de Québec qui est « peu utilisée par le CN et VIA Rail ».
« Non seulement une plus grande utilisation des voies ferrées désengorgerait le trafic routier, mais apporterait aussi un financement appréciable aux infrastructures actuelles, par exemple le pont de Québec, permettant ainsi de justifier leur existence et de financer leur entretien », a-t-elle exposé.
Renouveau Lévis suggère aussi l’instauration rapide d’un Métrobus « à faible coût » entre la Rive-nord et la Rive-sud.
TRAVERSE QUÉBEC-LÉVIS
Le parti dirigé par Éric Lambert invite le futur conseil municipal à négocier avec le gouvernement du Québec un service gratuit à la traverse Québec-lévis, tant pour les automobilistes que pour les piétons.
« Nous sommes convaincus que cette mesure ferait augmenter sensiblement le nombre de passagers et pourrait même justifier un plus grand nombre de traversiers », a déclaré le candidat Guy Roy, un retraité de la garde côtière, qui suggère d’augmenter la fréquence des traversées aux 15 minutes en période de pointe.
Conscient de sa faible notoriété, le chef Éric Lambert – qui est consultant en informatique – a choisi de ne pas se présenter à la mairie, mais dans le district de Villieu.