Le Journal de Quebec

Psycho / Le courrier

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je suis estomaquée de constater à quel point de nos jours, les gens ont besoin de changement à tout prix, quelles qu’en soient les conséquenc­es. On le voit en matière de politique dans un pays pas très loin de chez nous, comme dans plusieurs pays du monde d’ailleurs, où même si tout le monde sentait qu’on allait changer pour pire, on a quand même opté pour le changement.

Les vieilles causes et les vieilles valeurs ne sont plus de mode. Ça prend des causes nouvelles ainsi que des valeurs nouvelles à défendre, sinon on ne bouge pas le petit doigt. Tout ce qui était bon avant est devenu passé date, par ici la sortie ! On monte aux barricades pour les immigrants, les toilettes transgenre­s, les gais qui ne sont plus gais, mais autre chose qui fait plus IN. N’importe quelle cause farfelue nous emballe, pourvu qu’elle soit nouvelle.

Nos bons gouverneme­nts suivent le mouvement. Eux qui sont prêts à donner aux étrangers tout ce qui devrait nous revenir à nous, citoyens, qui avons payé nos taxes et nos impôts toute notre vie. On fait des campagnes de financemen­t et on ouvre grand les bras pour les étrangers, pendant que nos vieux, nos enfants, nos voisins se meurent juste à côté sans que toutes ces bonnes âmes si charitable­s ne le voient. Il nous faut une cause glamour pour nous galvaniser, sinon on passe à côté sans la voir.

On choisit des causes qui flattent l’ego parce qu’on a une soif inextingui­ble d’être reconnus. Non pas par nos proches, mais par les étrangers qui, eux, vont nous donner la chance d’être vus et non pas de travailler incognito dans le fond de la maison d’un proche ou dans celui d’une maison de retraite. On aime se péter les bretelles devant tous nos amis virtuels, c’est pourquoi il faut que notre bénévolat paraisse pour qu’il compte. Tout le monde sait que des drames d’horreur se passent dans nos CHSLD, mais on ne fait rien. Et croyez-moi, celui des patates en poudre est bien loin sur ma liste. Ginette

Ce vent de changement est une évidence. Tout comme vous avez mis le doigt sur le fait que le chan- gement, on le veut, même si on perçoit intuitivem­ent qu’il ne sera pas nécessaire­ment pour le meilleur de nos vies. Autant je trouve qu’internet a servi à changer nos vies pour le mieux, autant je trouve qu’il les change aussi pour le pire, en ce que les réseaux sociaux viennent faire miroiter les pires mensonges comme des vérités que la majorité veut croire, même si elle sent la fausseté en sous-texte. Est-ce que cet accès facile au pire nous a rendus imperméabl­es au vrai de la vie ? Est-ce que notre besoin de paraître IN nous a fait perdre de vue les besoins quotidiens de nos citoyens les plus vulnérable­s ? Chose certaine, votre mot donne à réfléchir.

Je sais qu’on devra s’y faire. La légalisati­on du cannabis est à nos portes et il ne reste plus qu’à organiser les contours de la vente. Cela, même si ça reste une aberration pour certains citoyens, et une bénédictio­n pour d’autres. Je pense personnell­ement que cette loi est juste et qu’elle a sa raison d’être. Je me demande par contre ce qu’elle va vraiment changer à ce qui se passe actuelleme­nt ? Ceux qui consomment vont continuer à le faire en achetant dans les officines publiques si c’est moins cher, mais en continuant à faire appel à leur pusher si ses prix sont meilleurs. Pourquoi donc tous les non-consommate­urs s’énervent-ils avec cette loi ? Consommate­ur occasionne­l

Je pense que la principale préoccupat­ion des citoyens concerne l’accès trop facile que les jeunes auront au produit et le danger que ça représente pour un cerveau pas encore formé de se brûler les neurones et de ruiner sa vie.

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