Labeaume veut plus de vols directs vers les États-unis
Le maire sonne l’alarme, inquiet du retrait de plusieurs compagnies américaines
Extrêmement préoccupé par la désaffection des compagnies aériennes américaines à l’égard de l’aéroport de Québec, Régis Labeaume veut mettre sur pied un comité régional dans l’espoir de « renverser » la situation.
« Le dossier du transport aérien à Québec est critique dans notre région », a déploré le maire en point de presse hier.
L’air grave, il a rappelé qu’il n’y a plus de liaison directe entre l’aéroport international Jean-lesage (YQB) et les villes de Boston, Détroit, Cleveland et Philadelphie. Delta n’offre qu’un vol par jour vers l’aéroport JFK à New York, et United va cesser ses vols Québec-chicago dès novembre en plus de n’offrir qu’un seul vol quotidien vers Newark, a-t-il énuméré.
Les voyageurs doivent donc, la plupart du temps, se résigner à effectuer une cor- respondance à Montréal ou Toronto. L’industrie du tourisme, les gens d’affaires et le Centre des congrès, qui peinent à attirer de nouveaux évènements, en souffrent, se désole-t-il.
L’économie de la capitale roule pourtant « à plein régime », fait-il valoir, avec un taux de chômage de 4 %. Québec est en voie de battre le record de 2008 pour l’affluence touristique en 2017. « Tout va bien, mais on a moins de vols… C’est un non-sens. »
DEMANDE DE SUBVENTION ?
S’il est réélu, Régis Labeaume va mandater l’office du tourisme pour la mise sur pied d’un « comité sur l’accessibilité aérienne ». Il veut asseoir à la même table des gens d’affaires, Québec International, l’aéroport de Québec et « toutes les grandes institutions de Québec ».
Il souhaite d’abord poser le bon diagnostic afin de dégager, par la suite, des pistes de solution. Il n’exclut pas de solliciter une aide financière. « Le gouvernement du Québec a investi 1 M$ dans la nouvelle liaison Montréal-beijing. Est-ce qu’on peut bénéficier de ce genre d’avantage financier dans nos projets ? », s’est-il questionné.
Même si sa sortie peut s’apparenter à un désaveu de l’administration de YQB, M. Labeaume s’en défend. « Ce n’est pas une critique. Je veux seulement les aider. »
LA DIRECTION DE YQB RÉAGIT
La direction de l’aéroport a salué l’initiative. Son porte-parole, Mathieu Claise, souligne que toutes les villes canadiennes sont victimes d’une « baisse généralisée » du trafic aérien américain vers le Canada, à l’exception des « grandes plaques tournantes ». Il explique le phénomène par la fusion de grandes compagnies américaines, la fluctuation du taux de change et la pénurie de pilotes aux États-unis.
La hausse des frais aéroportuaires – parmi les plus élevés au pays – a également été pointée du doigt à plusieurs reprises par les transporteurs aériens.