Isabelle Melançon très « fâchée » contre Alexandre Taillefer
La nouvelle ministre de l’environnement, Isabelle Melançon, juge « complètement inappropriée » l’allusion au préservatif utilisée par son ami Alexandre Taillefer.
Pour illustrer la prudence qui doit désormais régir les rapports entre ses entreprises et le ministère de Mme Melançon, une amie de longue date, l’homme d’affaires avait déclaré mardi au Journal : « C’est le genre de situation qui va faire qu’il va y avoir un condom, deux condoms, trois condoms. »
Hier, la ministre a soutenu que l’image l’a choquée : « J’étais très fâchée. Je n’ai pas aimé ça du tout, pis il l’a su ! »
À ses yeux, le contexte marqué par les scandales Harvey Weinstein rendait l’image encore plus inacceptable. « Il y a des sujets sur lesquels on doit être prudent et je l’invite à la prudence, a-t-elle insisté en parlant de M. Taillefer. C’était complètement inapproprié. »
PAS DE PASSE-DROIT
Mme Melançon a certifié que son amitié avec M. Taillefer ne se traduirait par aucun passedroit. « Oui, c’est un ami. Mais il n’aura jamais de traitement de faveur. Je vais appliquer à son endroit la même rigueur que pour tous les autres qui vont venir vers mon ministère », a-t-elle assuré.
« Si Alexandre veut déposer des projets, il va le faire auprès du Conseil qui gère le Fonds vert et qui est complètement indépendant », a déclaré la ministre.
Elle assure par ailleurs ne jamais avoir retiré de sa page Facebook ou du site du PLQ une vidéo d’appui de l’homme d’affaires à son endroit remontant aux élections partielles de Verdun, en octobre 2016, vidéo que nous n’avions pourtant pas été en mesure de visionner mardi.
APPARENCE DE CONFLIT D’INTÉRÊTS
La CAQ a invité Mme Melançon à la prudence quant à une apparence d’accès privilégié. « J’invite la ministre à aller lire la définition de conflit d’intérêts », a lancé la députée Nathalie Roy.
« À sa première réponse au Salon bleu à titre de ministre de l’environnement, Mme Melançon a vanté à deux reprises une entreprise de M. Taillefer, Autobus Lion. En partant, elle a un préjugé favorable pour les entreprises de son ami », a souligné la députée Roy.