GILLES PARENT CHASSÉ DES ONDES
Dénoncé par au moins 5 femmes Des textos troublants Une lettre disciplinaire éloquente
Journée sombre, hier, pour le FM93 et Cogeco Média. Alors que la direction réagissait rapidement en retirant Gilles Parent des ondes à la suite des allégations d’inconduites sexuelles qui pesaient sur lui, ses collègues, eux, encaissaient difficilement la nouvelle.
C’est à Ève-marie Lortie que la direction de Cogeco Média avait confié la lourde tâche d’entrer en ondes à la place de Gilles Parent à 14 h, une vingtaine de minutes après que la nouvelle soit tombée.
« C’est une journée pas facile. C’est une équipe fragilisée qui prend les ondes aujourd’hui », a lancé d’entrée de jeu l’animatrice qui était accompagnée au micro de Nicolas Lacroix. « Nous avons eu des discussions franches en équipe […] Et c’est en équipe qu’on va traverser l’après-midi », a-t-elle ajouté avant de vider la question en faisant la lecture du texte décrivant ce qui est reproché à Parent.
AUCUN COMMENTAIRE
Pendant ce temps, aucun animateur, journaliste ou employé du FM93 n’a voulu commenter l’affaire. Plusieurs d’entre eux, dont Éric Duhaime, ont quitté la station du chemin Sainte-foy en trombe, évitant les questions des journalistes.
À la réception, le directeur technique du FM93 et de MFM 102,9, Martin Perkins, a fait savoir aux journalistes qu’aucun autre commentaire ne serait émis au cours de la journée et que le directeur général des programmes, Pierre Martineau, n’était pas disponible.
Quelques instants plus tard, vers 15 h 30, la direction de Cogeco Média a toutefois publié un communiqué de presse qui confirmait le retrait des ondes de Gilles Parent « jusqu’à nouvel ordre ». La missive précisait également que des mesures disciplinaires avaient déjà été prises contre l’animateur en 2016 après qu’une plainte ait été déposée au service des ressources humaines.
MESURES DISCIPLINAIRES
« Les événements décrits par Catherine Desbiens ont été portés à la connaissance de la station le 27 mai 2016, qui a immédiatement entrepris une enquête interne invitant la plaignante à exposer ses griefs. Dans les jours suivants, Gilles Parent a reconnu ses torts et, le 3 juin 2016, Cogeco Média a pris des mesures disciplinaires à l’endroit de l’animateur », peut-on lire, sans toutefois obtenir plus de détails sur les mesures en question.
La direction de l’entreprise assure avoir pris au sérieux les allégations de la plaignante et lui avoir apporté son soutien « sans équivoque ». Aucune autre plainte n’aurait été faite contre l’animateur, précise le communiqué.
Une enquête interne a depuis été ouverte par la direction de l’entreprise pour faire la lumière sur les allégations des quatre femmes qui se sont confiées au Journal.
— Avec la collaboration d’elisa Cloutier