Le Journal de Quebec

Des textos après une rencontre disciplina­ire

- NICOLAS SAILLANT ET MARIE-RENÉE GRONDIN

Gilles Parent a été visé par une plainte formelle et a dû s’excuser à Catherine Desbiens lors d’une rencontre disciplina­ire en juin 2016. Malgré cela, il a continué d’envoyer des messages textes déplacés à la jeune femme dans les semaines qui ont suivi. Après avoir placé une main sur la fesse de son employée lors d’un party après-sondage le 26 mai 2016, Gilles Parent a fait l’objet d’une plainte déposée aux ressources humaines de Cogeco. « Je ne voulais pas que ça sorte en plainte, j’avais peur, j’avais peur que Gilles se retourne contre moi », raconte la victime tout en rappelant que ce n’est pas elle, mais une collègue, « bras droit » du directeur, qui a déposé la plainte.

Cogeco a alors donné suite à celle-ci. « Moi, il a fallu que je remplisse une lettre qui parlait de harcèlemen­t et Gilles a été

obligé d’en remplir une également. On a été rencontrés par le directeur de la programmat­ion, dans le temps Pierre Martineau, ensemble », affirme Mme Desbiens.

ENCORE DES TEXTOS

Catherine Desbiens admet que Gilles Parent a fait amende honorable à la suite de cette rencontre. « Il a dit : “Désolé, je ne pensais pas que ça te faisait autant quelque chose, mais effectivem­ent, c’était déplacé” », relate Mme Desbiens.

Pourtant, elle affirme, messages textes à l’appui, que l’animateur a poursuivi son comporteme­nt har- celant et à caractère sexuel (voir encadré). « Il avait effectivem­ent des textos très déplacés après la plainte », dit-elle en ajoutant en avoir informé Pierre Martineau. « Je veux juste que tu saches qu’il m’envoie encore des textos », avait-elle indiqué à son patron.

Un comporteme­nt que Gilles Parent savait inappropri­é, puisqu’il demandait à la jeune femme d’effacer les messages.

CONGÉDIEME­NT

La lettre du 3 juin 2016, écrite par le directeur général des programmes Pierre Martineau, indique noir sur blanc que Cathe- rine Desbiens pourra continuer de travailler au sein de la station et comme recherchis­te de Gilles Parent « en toute quiétude ». Elle est cependant catégoriqu­e et soutient avoir perdu son travail.

« J’ai eu deux semaines de remplaceme­nt déjà prévues avant même ce qui est arrivé, donc je les ai faites et après ça, je n’ai plus jamais eu de remplaceme­nt », affirme-t-elle en parlant du show du retour. Quant à son lien d’emploi chez Cogeco, Catherine Desbiens dit avoir été tassée lorsque la station lui a coupé de moitié ses heures de travail au début 2017.

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La lettre du DG des programmes du FM93, Pierre Martineau, à Catherine Desbiens

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