Le Journal de Quebec

Un comporteme­nt « toléré »

Les agissement­s de la vedette des ondes étaient même devenus banalisés

- NICOLAS SAILLANT ET MARIE-RENÉE GRONDIN Le Journal et Lejournald­equebec.com

Les propos, gestes et remarques déplacées de Gilles Parent étaient devenus « tolérés », voire même banalisés, selon plusieurs sources contactées par Le Journal.

« Il y a un fond d’acceptatio­n, une tolérance. C’était comme normal. C’est Gilles, il est comme ça, raconte une source qui a côtoyé l’animateur à la radio. Son comporteme­nt déplacé étant devenu banal tellement il était omniprésen­t. »

Même l’animateur-vedette, appelé à réagir, jeudi, a fait référence à un climat d’acceptatio­n dans le domaine, en admettant que « ce n’est pas toujours élégant ».

« Les gens de Cogeco à Québec sont tellement habitués des agissement­s de Gilles qu’avec les années, ça s’est banalisé. Il est célèbre, les femmes ne veulent pas le confronter, et le classique : si une femme se plaint elle “over-react” ou “c’est juste des jokes voyons...”, a indiqué, Jessica Normand, une ex-employée.

Une autre animatrice qui a côtoyé Gilles Parent a aussi raconté comment un événement survenu devant témoin l’avait indisposée sans que personne ne réagisse.

L’animateur avait tenté de l’aider à éponger du vin qui était malencontr­eusement tombé sur ses cuisses lors d’un souper d’équipe.

« Il a tenté de m’essuyer l’entrejambe, a-telle raconté. Je l’ai reviré de bord devant public. Tout le monde a ri parce qu’il est “big” et qu’ils ne voulaient pas se le mettre à dos. Cette fois-là j’étais plus vieille et j’étais plus à même de le repousser.”

PROPOS GROSSIERS

Même après le dépôt de la plainte auprès des ressources humaines en 2016, Gilles Parent a continué à tenir des propos grossiers comme le raconte cette autre ex-employée qui ne voulait pas être identifiée.

« Lors d’un party de Noël, il m’avait dit : “Hey salut, écoute, t’es vraiment belle ce soir, je voulais te le dire”. Avant d’ajouter, “J’aimerais mieux te le dire maintenant que te le dire à deux heures du matin quand je vais te demander dans un coin de me sucer” », a raconté celle-ci qui n’a pas porté plainte.

Catherine Desbiens dit avoir gardé le silence puisqu’elle était apeurée des possibles conséquenc­es d’une dénonciati­on sur sa carrière.

« Ma première crainte c’était de perdre ma job, ma deuxième c’était que tout le monde me juge », dit celle qui « va beaucoup mieux » maintenant.

« Moi j’ai vécu ça, mais j’aimerais pas qu’une petite fille naïve de début vingtaine le vive comme moi je l’ai vécu », a-t-elle conclu.

Newspapers in French

Newspapers from Canada