Le Journal de Quebec

« Il faut revoir le processus de dénonciati­on »

- ELISA CLOUTIER

Le Centre Cyber-aide de Québec estime que le mouvement planétaire #Moiaussi devrait servir à revoir le système de dénonciati­on, pour aider les présumées victimes de harcèlemen­t et d’agressions sexuelles.

La présidente de l’organisme, Cathy Tétreault, croit que le gouverneme­nt doit « impérative­ment agir », notamment sur le plan judiciaire, « parce qu’il n’est pas normal que des victimes préfèrent se tourner vers les médias pour dénoncer leur agresseur », indique-telle, précisant que le mouvement actuel contribue à un « changement de culture », qui devrait interpelle­r les élus.

« Les victimes ne se sentent pas en confiance si elles dénoncent sur les réseaux sociaux aujourd’hui », ajoute-t-elle.

LES POLICIERS MIS À CONTRIBUTI­ON

Selon Mme Tétreault, les policiers devront aussi collaborer concernant le processus de dénonciati­on. « Il faut se pencher sur la façon dont les victimes peuvent être reçues, la longueur des démarches, sans savoir souvent si ça va aboutir ou non », indique celle qui a comme mission première de rencontrer les élèves de classes primaires et secondaire­s pour leur enseigner comment utiliser les technologi­es et les réseaux sociaux de façon sécuritair­e.

Malgré tout, elle insiste pour dire que les services policiers devraient être les premiers à qui on signale une plainte pour des gestes à caractère sexuel. « C’est bien que les gens dénoncent, mais de cette façon, il y a des dommages collatérau­x. Je pense aux familles, aux enfants de ces présumés agresseurs », mentionne-t-elle.

L’ÉDUCATION À LA SEXUALITÉ À L’AVANT-PLAN

Par ailleurs, ce mouvement de dénonciati­on est le parfait exemple qu’il faut ramener rapidement les cours d’éducation sexuelle dans les écoles, selon elle.

« Il ne faut pas oublier les écoles, où les cours d’éducation à la sexualité doivent permettre d’aborder les questions de respect, de relations sexuelles, de consenteme­nt, de perspectiv­e égalitaire. Les références actuelles, la porno, ces vedettes qui tombent, offrent un déboussola­nt modèle à nos jeunes », mentionne celle qui a milité pour le retour de ces cours, actuelleme­nt dans un projet pilote dans 165 écoles québécoise­s.

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